• le bestial suite 2

     

     

      

    Le cri le surpris à un tel point qu'il en échappa tout ce qu'il avait dans la main, fusil y comprit . En ramassant son fusil, il écrasa sa cigarette par mégarde, « et merde » lâcha-t-il. 

    Et impossible d'en refaire une autre, tout le paquet avait été renversé, et le tabac éparpillé par le vent.

    Le cri venait de loin mais l'entendait bien. Il n'arrivait pas à définir ce que le cri avait d'aussi étrange, mais il lui sembla qu'il avait quelque chose de douloureux et surtout, quelque chose d'humain. Captivé par le cri, il ne s’aperçut que tardivement de l'autre grognement qui s'approchait de lui. Et lorsqu'il s'en aperçu, c'était trop tard, le loup était déjà à deux pas de lui.  Surpris, il  recula et butta sur une pierre. Il échappa son fusil en tombant. Il essaya de le récupérer, en vain.

    Le fusil se trouvait exactement entre lui et le loup qui avançait toujours lentement, très lentement. Antonin, lui était bêtement par terre , à quatre pattes, tétanisé par la peur faisant face au loup, la main tremblante tendu vers son arme qu'il n'osait pas récupérer. Le loup avançait toujours. Antonin commença à reculer lentement en essayant de se dépêcher. Il trébucha et se retrouva assis comme un con faisant toujours face au loup qui avançait.

    Antonin ne pouvait plus bouger, il était paralysé par la peur. Il voulut crier appeler à l'aide, mais sa voix était bloquée. Pensant sa dernière heure arriver, il ferma les yeux.

    ***

    ...Il sent le loup s'approcher de lui. Il est si près qu'il sent sous souffle. La bête a du mal à respirer. Elle semble souffrir . Elle est à présent sur ses jambes . Quelque chose de poisseux s'échappe du ventre de la bête. Antonin le sent bien. Il voudrait savoir ce que c'est mais il n'ose pas ouvrir les yeux. Il ne peut pas ouvrir les yeux. La bête s'allonge sur lui. Elle gémit, elle pleure. Sa gueule ouverte est dans sa main. Il sent ses dents contre ses doigts. La bête sursaute, pousse un cri, sursaute encore, et meure dans ses bras.

     

    ***

     

    Pendant qu'il me racontait son histoire, Il regardait autour de nous pour être sûr qu'on ne nous écoute pas. IL avait l'air terrifié par ce qu'il venait de vivre, mais peut être plus encore par le risque d'être pris pour un fou.

    Il avait gardé la dépouille de la bête, et il voulait que je la vois avant de l'enterrer. Il voulait me monter les blessures et savoir ce que j'en pensais.

    Arrivés chez lui; il me montra l'animal en question, une bien belle louve.

    « -Regarde, me dit-il,comme la pauvre bête a été éventrée. Elle a pissée tout son sang sur mon pantalon. Je me suis demandé ce qui me coulait dessus cette nuit . On croirait que quelqu'un a voulu la dévorer vivante. »

     

    J'étais penché sur le corps de la louve, et ce qu'il venait de dire me frappa comme s'il venait de confirmer ce que je pensait sans pouvoir y croire.

    Nous nous sommes regardé un long moment comme si mutuellement, l'un pouvait lire les pensées de l'autre.

    Oui, il avait bien dit "quelqu'un"  Et apparemment, il se pouvait qu'il ait raison.

    Il était inutile de dire qu'il ne fallait en parler à quiconque. Nous le savions déjà. Soudain il me sembla entendre un bruit à l'extérieur, j'eus l'impression d'être observé. Antonin remarque mon inquiétude, et me demanda ce qui se passait. Je lui répondis que se devait être le bruit du vent. Mais il n'était pas dupe, d'autant qu'il n'y avait pas une once de vent ce jour là.

    Dehors, nous vîmes des traces de pas près de la fenêtre, comme ci quelqu'un était resté planté là sur la pointe des pieds. Ce devait être quelqu'un de petite taille. Nous n'avons jamais su qui c'était. Mais le lendemain, nous avions la preuve qu'il (ou elle) nous avait écouté.

                                                                                                                                                                            

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