• chapitre 5-fin

     

    < chapitre précédent

    Le soir même. Une fois son grand garçon mis au lit, elle raconte toute l’histoire à Marc, en se gardant bien de lui parler des voix qu’elle entend chaque nuit. Contrairement à ce qu’elleattendait de sa part, il l’écoute attentivement, sans l’interrompre, intéressé. Elle aurait pourtant parié qu’il lui aurait sommé de laisser là ces ragots, mais non. Il reste un long moment pensif. Et c’est là qu’il lui avoue que depuis qu’il est rentré il rêve toutes les nuits d’un homme enfermé dans un réduit étroit en train d’étouffer, et qui le supplie de les sauver lui et Miriam.

    -Miriam ? Tu as dit Miriam ? S’étonne Mélanie « Mais je ne t’ai pas dis comment elle s’appelait.

    Le trouble ne quitte plus le couple, et ils vont discuter une bonne partie de la nuit, de ces faits stupéfiants. Mais ce qu’ils ne remarquent pas, c’est que pendant qu’ils discutent, Tabakine, leur chat, semble les regarder avec une étrange lueur dans les yeux qu’il garde mis clos, et passant de l’un a l’autre à  chaque fois qu’ils prennent la parole. Comme s’il était intéressé par ce qu’ils disaient. Très intéressé. Etrange pour un chat, vous ne trouver pas ?

    La nuit suivante, ce n’est pas des supplications qu’elle entend. Mais plutôt une demande plaintive :

    - Mon médaillon, rendez-le moi s’il vous plait. Rendez-moi mon médaillon.

    Le lendemain, Marc se dirige vers la mairie afin de consulter les registres en prétextant vouloir réaliser l’arbre généalogique de sa femme. Après de longues recherches, il parvient à obtenir les renseignements qu’il recherche. Il trouve la date du mariage des parents, les dates de naissances des deux filles, la date du décès de l’ainée, mais il ne trouve rien concernant celui de la cadette.

    Puis il va à la gendarmerie, où on le prend guère au sérieux, que faire de ses révélations, pensez donc ! Des vagues soupçons sur des faits datant du début du siècle. Il se rend bien vite à l’évidence que les gendarmes ne peuvent pas faire grand chose avec ça.

    De retour à la maison, il décide de faire lui même des recherches. Pas question de rester dans le doute. L’idée qu’il y a probablement deux cadavres d’assassinés dans sa maison lui est absolument insupportable, Et à Mélanie aussi. Mais par où commencer ? Où chercher ?

    C’est alors que le chat Tabakine, va jouer un rôle important dans cette affaire.

    Marc tout comme Mélanie avait remarqué plusieurs fois que ce chat avait un drôle de comportement, par exemple sa drôle de manie de faire de courts allé-et-venu en arrondissant son dos, penchant la tête et ronronnant comme un fou, comme s’il se caressait contre le vent.

    Puis cette autre façon de miauler en regardant le vide, comme quand quelqu’un lui parle.

    Et aussi cette passion exagérée qu’il s’est pris pour une vieille étole rose qu’il a lui même récupérée dans la poubelle, et qu’il ne veut pas  que l’on touche. Et cette manie qu’il a de...

    -Quoi ? demande Mélanie, voyant Marc soudainement pensif.

    -Le mur.. 

    Il y a une pièce encore inutilisée, où presque, une pièce minuscule sans fenêtre qui ne peut servir que de débarras et où le chat passe des journées entières et que mélanie à surnomer “ la chambre du chat’’ et où il se frotte continuellement contre un mur toujours au même endroit, à cet endroit précis le mur est griffé, les chats ont tous plus où moins cette sale manie de griffer les murs pour marquer le territoire, mais Tabakine lui ne griffe que cet endroit unique et très précis dans toute cette grande maison.

    -Il y a quelque chose de caché dans le mur et le chat le sent.

    -Mais enfin lui répond la jeune femme, ce n’est qu’un chat.

     Mais Marc s’en tient à son idée.

    Il y a quelque chose derrière le mur de la chambre du chat.

    Et c’est armé d’une lourde masse et sous les yeux effarés de sa femme, qu’il entreprend de défoncer ce mur. Mur qui casse facilement compte tenu de l’épaisseur habituelle des murs d’une vielle maison comme la leur. Ce sont de simples briques qui cèdent sous les coups, le mur n’est vraisemblablement pas d’origine.  Après avoir fait un énorme trou à plus d’une mètre cinquante de hauteur, il entreprend de dégager le plus grand nombres de briques à la main. Il n’enlèvera rien d’autre. Il y a un petit réduit derrière le mur, éclairé d’une lampe de poche Marc se penche au dessus de ce qu’il reste du mur, et étouffe un juron, puis il ajoute.

    -On les trouvés.

    Une fois sur place, les gendarmes découvriront les ossements de deux personnes encore jeunes. Deux malheureuses victimes enlacées, impossible de savoir lequel est mort dans les bras l’autre.

    Le chat, lui est venu se lover à leurs pieds.

    Plusieurs mois ont passé, tout le village s’est cotisé afin d’offrir aux amants maltraités une sépulture décente. Mélanie à fait mettre la belle de mousseline rose dans le cercueil, et y a déposé le joli médaillon.

    Elle finira enfin à se décider à accrocher le tableau de son aïeul, Une belle jeune fille heureuse qui lui ressemble, dans une belle robe de mousseline rose, et... chose qu’elle n’avait pas remarqué.. Un drôle de petit chat beige sur les genoux.

    Mais au fait, Tabakine, qu’est-il devenu ?

    Etrange !  

    Il n’y a plus de Tabakine !

    Vraiment étrange !

    Disparu Tabakine ! 


    Tags Tags :
  • Commentaires

    1
    marialis
    Mercredi 10 Octobre 2012 à 15:46
    Original et bien écrit: J'aime! A+
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :