•  

    < Georges
    ...Le lendemain quand il se réveilla, il n’osa pas ouvrir les yeux tout de suite de peur d’avoir rêvé. L’homme qui disait s’appeler Georges lui faisait peur pourtant quelque chose lui disait que sa vie maintenant était ici, et qu’il devait avoir confiance en l’avenir. C’était comme une pensée étrangère qui s’insinuait dans les siennes sans qu’il comprenne comment ni pourquoi
    Pour l’instant….
    Les réponses viendraient plus tard…
    Beaucoup plus tard. 
       
    Une fois debout, il se sentit idiot dans sa chemise trop grande, planté dans la chambre sans autres vêtement à se mettre, et sans savoir quoi faire. Il sursauta quand on frappa à la porte, celle-ci s’ouvrit sans qu’il dise d’entrer.
    George entra doucement comme s’il craignait de le réveiller.
    _Tu est debout ? C’est parfait ! Tu ne sais pas quoi faire n’est ce pas ? Alors voilà : Ouvre la fenêtre en grand, défaits ton en entier pour bien aérer tout ça. Ensuite tu iras faire un tour dans la pièce au bout du couloir.
    _Mais je…
    __Hygiène élémentaire ! La porte de droite mène au grenier. Ensuite tu iras te laver complètement, c’est la pièce au bout à gauche. Ensuite tu enfileras le peignoir que tu y trouveras, et tu descendras me rejoindre à la cuisine pour prendre ton premier repas. Je ne te dis pas où elle se trouve, tu connais.
    En guise de réponse il baissa la tête vaguement honteux.
    _Je préfèrerais que tu me parles, et que tu me regardes quand tu t’adresse à moi. Allez hop ! On se dépêche !
    _S’il vous plait.
    _Oui ?
    _Mes… Mes vêtements ?
    _Je les ai brûlé !
    _Brûlés ?
    _Oui bien sûr. Trop reconnaissables. On te cherche partout pour un crime que tu n’as pas commis. Je ferais tous pour qu’on ne te retrouve pas. Et puis, tu es très bien habillé comme ça. Non ?
    _C’est à dire que…
    _Bien sûr que non ! Je te trouverais des vêtements correctes c’est promis Tu n’as pas a t’en soucier.
    _Pourquoi vous faites tous ça pour moi ?
    Georges répondit simplement en haussant les épaules :
    _Parce que.
     
    Après voir fait tout ce qu’on lui avait demandé, il descendit à la cuisine encore étonné de ce qui lui arrivait. Il n’avait jamais vue autant de confort dans toute sa misérable vie. Il descendit les escaliers en tenant les pantoufles à la main. Elles étaient beaucoup trop grandes et il risquait de tomber. Sentant l’odeur du pain grillé, il se rendit compte qu’il avait faim. Georges l’attendait dans la cuisine et s’excusa ne n’avoir pas plus à lui offrir. Surpris ‘‘Jérôme’’ ne trouva rien à répondre pour lui c’était un véritable festin : du lait chaud, du pain griller, du beurre et de la confiture. Il eut pourtant un peu de mal à tout avaler. Georges l’avait servit généreusement malgré ses protestation « pour te remplumer » avait-il dit en y ajoutant un clin d’œil. Cette journée là, il l’avait passé seul dans la maison sans trop savoir ce qu’il devait ressentir ou penser. George avait promis de rentrer le plus rapidement possible : il fallait qu’il aille chercher de quoi le vêtir, mais il ne voulait pas le faire dans la ville proche, trop petite ! Il y était connu, et tout le monde savait qu’il vivait seul. Par conséquent, il aurait attiré l’attention en achetant des vêtements pour un jeune homme, et il craignait de mettre Jérôme en danger. Il ne rentra qu’en fin d’après midi en s’excusant de n’avoir pu être plus rapide. IL lui donna les quelque vêtements de seconde mains en lui précisant que s’il n’avait pas acheté du neuf, c’était surtout pour ne pas l’embarrasser. Et que s’il travaillait bien, il aurait des effets neufs une fois bien sûr qu’il aurait atteins une taille un peu plus normale. Pendant qu’il rangeait ses vêtements de rechange une fois habillé, Jérôme se demanda quels prétextes l’autre avait bien pu inventer pour qu’on lui donne ces vêtements-là ? Les choses d’occasion étaient distribuées aux pauvres, et les gens richement vêtu n’allaient pas dans ces lieus là. Peut être avait-il dit qu’il s’occupait d’une famille ? En tout cas il avait du allé assez loin pour être sur de ne pas être reconnu. Mais pourquoi faire tant d’effort pour quelqu’un qu’il ne connaissait même pas ? Après tout, il s’en fichait, il avait semblait-il trouvé un coin de bonheur pour la première fois de sa vie. Alors à quoi bon se poser des questions qui resteraient probablement à jamais sans réponses.
    Il passa les jours, les mois, puis les années qui suivirent au service de Georges. S’occupant de toutes sortes de tâches. Au départ, des choses simples. Puis à la fin, il gérait la maison en parfait majordome bien qu’il n’ait personne sous ses ordres. En fait, il prenait toutes les initiatives de lui-même comme s’il était le maître de la maison. Dès le début il fût très étonné de s’apercevoir que toutes les corvées qu’il effectuait ne lui procuraient aucun déplaisir comme avant, au contraire, le travail lui plaisait. Peut être parce qu’on proposait de faire telle où telle tâches plutôt de lui hurler des ordres. Peut être parce qu’on le complimentait sur son travail même s’il n’était pas parfait. Peut être aussi parce qu’on le conseillait sur la manière de faire les choses plutôt que de critiquer son travail en le rouant de coups. Et peut être surtout parce qu’on lui disait « s’il te plait » et « merci ». Et peut être aussi parce que Georges lui apprenait à lire, écrire, compter, ainsi que l’histoire, la géographie, l’astronomie, et tant d’autre choses qu’il appréciait. Il avait appris à lire très rapidement et il se montrait très doué pour les études. Georges le complimentait souvent.
    _J’ai surtout un excellent professeur.
    Petit à petit, il avait pris confiance en lui-même et aussi en George qu’il considérait plus comme un amis. Maintenant il osait s’exprimer sans attendre qu’on lui en donne la permission, ou l’ordre. Les heures d’enseignement étaient devenues un véritable plaisir, au début c’était un vrai supplice à cause de sa personnalité timoré, détruite par les mauvais traitements. Les lundis et les jeudis, il les passait à étudier. Enfermé dans le grenier pour ne pas être vue par Amanda. Amanda était une brave femme âgée qui venait ces deux jours là s’occuper du ménage et de la cuisine, elle rapportait aussi le linge de George lavé et repassé (Jérôme s’occupait lui-même de ses affaires). Elle préparait des repas pour une personne pour plusieurs jours. Ils réchauffaient les restes, ensuite Jérôme s’occupait des repas. Pas aussi bon que ceux d’Amanda, mais il avait fait des progrès très rapidement : Manger brûlé où pas cuit, il n’aimait pas trop.
     Le mari d’Amanda était mort au bagne probablement un innocent de plus ! Et Georges l’avait embauché plus par charité que par nécessité. Il lui payait largement ses heures de travail. C’était une petite femme replète pleine d’énergie qui chantonnait souvent pendant qu’elle faisait son ménage. Une vraie fée du logis. Il aimait bien l’entendre chanter. La première fois que Georges l’avait enfermé dans le grenier Il avait pleuré comme un enfant injustement puni. Puis il s’était consolé en entendant la chanson qui s’élevait des escaliers. Jérôme regrettait de ne pas pouvoir la rencontrer. Il ne savait même pas à quoi elle ressemblait. Il allait bientôt le savoir.
    Cela faisait deux ans environs qu’il était dans la maison, c’était un beau jour de printemps avec une douce chaleur que l’on apprécie tant au sortir de l’hiver. Les oiseaux chantaient, Amanda aussi, et Jérôme soupirait. Il étudiait un livre de mythologie grecque avec une conviction à faire peur. Il aurait préféré être dehors, où étudier autre chose. Georges l’avait gâté pour la journée. Il devait faire aussi du latin et étudier le droit. Les trois choses qu’il détestait le plus. Mais il devait le faire. Et le faire bien car Georges était intransigeant. Et Jérôme ne voulait pas le mettre en colère. Il n’arrivait pas du tout à se concentré. Il s’imaginait dehors allongé dans un pré d’herbes hautes à contempler les nuages et jouer à deviner les formes qui s’y cachaient. Georges lui avaient montré ça aussi. Ecoutés les oiseaux chanter. Ne rien faire profité du beau temps. Les lignes du livre devenaient floues et s’entrecroisaient. IL avait la tête sur ses poings les coudes sur la table et il soupirait tout en baillant. Pas moyen de travailler aujourd’hui. Georges en serait très fâché. Et s’il dormait un tout petit peut ? Il n’avait qu’à s’allonger sur le lit du grenier quelques instants. Il reprendrait le travail plus tard. La journée serait bien assez longue pour faire une quantité honnête de travail. Il n’aurait dire la vérité en expliquant qu’il avait eut beaucoup de mal à se concentrer. Et puis il n’avait rien de vraiment défini à faire. Il avait juste la consigne d’en faire le maximum. Il s’allongea sur le lit en baillant. Malheureusement non seulement le lit grinça affreusement mais comble de malchance il ne pu modérer son bâillement qui lui fit aussitôt penser à une sorte de rugissement de fauve. Il était allongé sur le lit, n’osant plus bouger il sentit que quelque chose n’allait pas.
    Amanda ne chantait plus.
    Elle était derrière la porte, elle essayait d’entrer.
    Instinctivement Jérôme recula à l’autre bout de la pièce bien que ce soit parfaitement inutile. Amanda pestait de l’autre coté. Elle s’acharnait sur la porte. Elle avait entendu du bruit, il fallait qu’elle sache !
    Mais pourquoi cette porte est-elle fermée bon sang de bonsoir. Et ce que femme veut…. Jérôme soupira de soulagement quand il l’entendit s’éloigner. Il crut à tord qu’elle avait abandonné son idée mais elle revînt quelques minutes plus tard. Il eut la chair de poule quand il entendit la clé dans la serrure. Et si elle découvrait qui il était ? Si elle allait trouver les gendarmes pensant que Georges avait quelque chose à se reprocher. Qu’allait-il lui répondre quand elle lui demanderait ce qu’il faisait enfermé dans le grenier ?
    Il frissonna quand elle entra dans la pièce armée d’un manche à balais en guise de gourdin. Il se sentait tellement stupide qu’il ne trouva rien d’autre à faire que de dire :
    « Bonjour Madame. »
    « Bonjour mon garçon ? »
    Le ton interrogatif qu’elle avait employé ne correspondait pas du tout au propos employé.
    «_ C’est drôle, vous êtes exactement tel que je vous imaginais quand je vous entendait chanter. J’aime bien vous entendre chanter »
    « Qu’est-ce Que j’ai l’air bête. »
    _Toi par contre tu ne ressemble pas du tout ce que je m’attendais de trouver, et ce n’est pas drôle du tout.
    _Vous vous attendiez à quoi ? Demanda-t-il l’air toujours aussi idiot.
    _Je t’imaginais plus petit, tout poilu et avec des grandes dents pointues.
    _Pardon ?
    _Je pensait voir une grosse bête. Où quelque chose d’apparenté. Mais apparemment, j’ai trouvé une bête tout court.
    _Merci. Dit-il avec ironie.
    _De rien ! répondit-elle sévèrement. Je peux savoir qui tu es ? Et pourquoi tu es enfermé dans la chambre du grenier ?
    _Je m’appelle Jérôme et je… Je… En fait J’étais.
    _Mouais t’en sais rien du tout. C’est bien ce que je disais : L’idiot de la famille que l’on cache parce qu’on a honte de le montrer aux voisins.
    _Ha mais non pas du tout !
    _Bien sûr que si crétin ! A moins que tu ne préfères que j’aille voir les gendarmes pour leur dire qu’un gamin qu’ils recherchent depuis presque deux ans est caché dans le grenier de mon patron. Pour qu’on me le jette en prison, après tout ce qu’il à fait pour moi.
    _Bien sur que non ! m’enfin quand même… Un idiot.
    _Vaut mieux être idiot que pendu. Pas vrais ? Puis j’aurais plus de boulot dit-elle en haussant les épaules. Allez ! Jérôme, viens donc prendre le thé avec moi. C’est l’heure de ma pause. J’aurais au moins quelqu’un avec qui causer

     

    à suivre > De bien étranges amis





    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique