•  

    < premier contact

     

     

    Chère Sacha

    Excuse-moi de ne pas t’avoir écrit plus tôt, je n’ai aucune excuse. Ces deux dernières semaines ont passée assez vite. Je me suis sentit un peu perturbée au début. Le changement de vie même s’il est franchement positif, à été assez brutal puisque inattendu. Ce qui m’arrive m’a l’air un peu irréel. Comme tu le craignais la maison est vraiment ancienne, jusqu’au décor, J’ai l’impression de vivre au 19ème. Mais j’aime bien, par contre je ne pense pas y rester des années je crains de me lasser. La maison est jolie elle a été bâtie sur un modèle très ancien, elle a une tour accrochée à son flan droit, c’est là que j’habite. J’y suis entièrement chez moi. J’habite dans un tout petit appartement sur deux étages, en haut d’un escalier en colimaçon en bas duquel j’accède à l’habitation principale, je suis la seule à avoir la clé de cette porte. C’est assez rassurant. Je te décris la maison :  
    J’entre directement dans le séjour une grande pièce qui fait salle et salon, avec des meubles antiques comme tout du reste, et un piano je me demande lequel des deux sait en jouer ? La pièce fait toute la largeur de la maison. Ensuite il y a le couloir, sur la droite le vestibule,. Il y a même un escalier tout en pierre aux rambardes sculptées à l’extérieur, tu vois le charme de la maison ?. Face au vestibule un couloir mène à l’extérieur sur un parc et un jardin. Raoul m’a demandé si ça m’intéressait d’en faire un morceau, tu parles si j’ai dis oui, je pourrais nous faire des conserves pour l’hiver, ça m’occupera.
    Je reviens à ma description.
    En sortant de la grande pièce, un couloir traverse la maison, à gauche : les deux chambres séparées par un bureau, à droite la cuisine et la salle de bain.
    La chambre de Ludgor est une véritable horreur elle est rouge, je la trouve étouffante. Celle de Raoul est plus simple, presque fade, pastelle. Entre les deux, le bureau où je n’entre jamais, je n’ai pas le droit, cette pièce m’est interdite, je respecte.
    La salle de bain, a une immense baignoire, j’ai la permission de m’en servir, il faudra que j’ose un jour, ça doit être la seule chose qui ne soit pas ancienne .Et bonheur, Ma pièce préférée tu t’en doute, il y a une cuisine de château, réduite à la taille de la maison bien sûre, là je suis comblée. J’espère qu’ils auront souvent des invités. Car eux, ne mangent presque rien.
    Le décor de leur appartement est aussi vieux que le mien quoiqu’en meilleur état, et beaucoup plus grand.

    C’est étrange cette façon de vouloir vivre dans un milieu aussi ancien, pourtant ça n’a pas l’air démodé, juste ancien, c’est décoré avec un soin savamment rétros, on jurerait un décor de film. »
    Le bout du couloir débouche sur le sous sol. Là je t’épargne la description. En résumé : chaufferie, garage, réserve. Voilà pour les lieux.
    Quant à ces habitants : j’ai plus l’impression d’avoir à faire à des voisins qu’à des employeurs. Ludgor (c’est lui Hydes) est le plus vieux., Son étrange prénom vient du 18ème siècle c’est peut être de là que lui vient ce goût pour le l’antique ? Je le trouve sinistre, glaciale. Il est raide et parle peu. Raoul, lui, est plus jeune et plus détendu, quoique que parfois il ait l’air mélancolique, il a de grands yeux tristes. Je te vois sourire, tu dois penser que je le trouve à mon gout. Ce n’est pas entièrement faux, il est assez beau à regarder. Oui bon d’accord, il est très beau. Mais je n’en suis pas là pour l’instant. Quand je suis arrivée ici, j’ai eu droit à un chocolat fabuleux et à un frigo rempli à bloc. Quand je pense que Ludgor m’avait dit qu’ils y avaient mis deux ou trois bricoles.
    Et le boulot 
     Je ne sais pas trop à quoi je sers Mis à part alimenter la chaudière à bois pour garder la maison au chaud. Ils ne sont pas là de la journée D’accord, il y a quand même pas mal de meubles à épousseter, s’occuper du linge. C’est tout. Le matin j’ai juste à ranger la vaisselle qu’ils ont lavée la veille, et à rincer les deux tasses du matin quand ce n’est pas déjà fait comme c’est le cas la plupart du temps. Alors je fais les poussières, je passe ma matinée à essuyer les meubles, les murs, le plafond, en ayant l’impression que ça ne sert à rien, j’ai du temps de reste. Et question cuisine, comme je te l’ai déjà dis, ils ne mangent rien, ou du moins pas grand-chose. »
    Tu vois, pas de quoi être épuisée en fin de journée
    Je tenais à te rassurer, tu t’es inquiétée pou rien.
    Je t’embrasse donne moi de tes nouvelles.

    A bientôt
    Ellie.

    **** 

     

    Journal :
    (Je sais je devrais mettre des dates, mais j’ai assez compté les jours)

     Ça fait un peu plus d’un mois que je suis là, maintenant je m’occupe de la paperasse en plus, ça ne fait pas beaucoup de travail en plus. Je m’entends bien avec Raoul, on ne peut dire qu’il se comporte avec moi comme un employeur, pas comme son… son quoi au fait ? Disons son coloc…ça simplifiera les choses. Lui par contre est toujours aussi froid, très distant, j’irais même jusqu’à dire glacial. En fait je le vois à peine il part très tôt le matin le jour à peine levé, et il rentre le soir tard, très tard, il fait toujours nuit depuis un bon moment. De temps en temps je trouve un mot sur la table de la cuisine avec des instructions. Je ne sais pas qui les écrit, je pense que c’est le docteur Hyde. Je suis jalouse de son écriture. Moi qui suis complexée par mon écriture de cochon, j’aimerais bien avoir la même. Une écriture ancienne ronde, avec des pleins des déliés. Même les formules employées pour me demander un simple travail en priorité, comme lui préparer une chemise pour le lendemain, sont élaborées, du style « pourriez vous, je vous prie… » Ou bien « ayez la gentillesse de… » Ou encore « veuillez avoir l’amabilité de… ». Etonnant à notre époque. C’est peut être puéril, mais j’ai gardé tous ces mots.
    Je vois Raoul plus souvent, il a des journées plus courtes, dès le début il m’a monté de la sympathie, il s’est enfin décidé s’il devait me tutoyer ou me dire vous. On se tutoie sans problèmes. Raoul, on dirait quelqu’un qui a besoin d’amis, il m’emmène faire mes courses car je
    n’ai pas de voiture. Maintenant que je le connais mieux, je trouve qu’il a l’air de quelqu’un brisé par la vie, un peu comme moi. Ça y est je tombe dans le mélo, ça m’arrive quand j’écris sans réfléchir. Raoul rentre souvent plus tôt, il m’offre à chaque fois de prendre un chocolat chaud avec lui. Ça me fait du bien, c’est bon “les plaisirs les plus simples sont souvent les meilleurs.’’. Par contre je ne comprends pas pourquoi, le sien (de chocolat) n’a pas du tout le même gout que celui que fait Ludgor, ils utilisent pourtant le même paquet. Là, on parle de tout de rien, (je me mets au clichés maintenant, il va falloir que je fasse attention) Il ne m’a jamais posé de question sur mon passé et ne parle jamais du sien.


    ****

    Elle s’adapta très rapidement à cette nouvelle vie, assez étrange, mais pas déplaisante. Avec l’été, le beau temps était enfin revenu. Et elle prenait plaisir à prendre ses bains dans la sympathique baignoire, au début elle n’osait pas. Puis un jour où il faisait particulièrement chaud, elle céda enfin à ses préjugés. Il faut dire qu’elle avait longuement travaillé au jardin, dont elle s’occupait désormais, ainsi elle se sentait plus utile. Raoul l’avait bêché au printemps, et ils avaient choisi les graines ensemble
    Elle appréciait ces moments de détente, surtout maintenant que le temps était chaud. La baignoire était placée contre le mur, avec une fenêtre juste au-dessus.
    Elle aimait prendre son bain la fenêtre ouverte, qui lui faisait face, ainsi elle profitait en même temps du soleil. Souvent un chat noir et blanc venait sur le rebord, il la contemplait en ronronnant, les yeux mi-clos.
    -Espèce de voyeur. Lui disait-elle.
    Parfois elle lui jetait un peu d’eau quand elle sortait du bain, mais cela ne le gênait aucunement, un peu surprenant pour un chat.
    Une vie assez agréable, quoiqu’un peu monotone.
    Pourtant cette monotonie n’allait pas durer.

     

     

     

    *

    *        *

    *

    à suivre >>Une découverte 1ère partie 





    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique