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    < Une découverte 2ème partie


    Ce soir là, quand elle accueillie les invités, elle eut la surprise de revoir Ambre et Alcide. Ambre l’enlaça comme une amie très chère qu’on aurait perdue de vu pendant des années. Alcide se contenta d’un baiser sur les cheveux, très tendre, qui l’a surprit. Le séjour fut bientôt rempli d’une vingtaine de personnes, de tout âges et au style totalement éclectique. Ellie attrapa un plateau de « grignotins » comme elle les appelait, et commença à faire un tour au milieu des invités. Leurs styles étaient tellement variés qu’on aurait presque pu croire à une soirée costumée, difficile de croire qu’ils faisaient tous partie du même groupe d’amis.
    -Cette grande baderne ne te fait pas trop de misère, j’espère ? Lui demanda Ambre en désignant Ludgor d’un coup de menton.
    -Alors c’est ça la petite nouvelle ? demanda une des invitée, l’empêchant ainsi de répondre. Elle lui caressa la joue, et repartit hâtivement vers un autre groupe.
    Un éclat de rire aigu retenti à l’autre bout de la pièce, venant d’un jeune homme blond avec les cheveux coiffés de façon volontairement indisciplinée.
    -Son rire est toujours aussi peu cultivé. Constata Alcide qui semblait ne jamais quitter Ambre de plus d’un mètre.
    -Après tout ce temps, il n’y a plus d’espoir, il ne le sera jamais. Fit remarquer un de leurs amis qui les avait rejoints pour prendre une pleine poignée de cacahuètes.
    -Tu devrais faire attention avec ça Ethan, tu va être malade comme la dernière fois, l’averti Ambre sur un ton autoritaire.
    -Tu sais bien que je ne peux pas m’en empêcher, j’adore ce goût un peu… métallique. Puis il s’éloigna en engouffrant une bonne partie des arachides, et faisant un clin d’œil à l’attention d’Alcide.
    « Métallique ?» Ellie sursauta quand l’un des invité, arrivé derrière elle lui prit le plateau de petit four qu’elle tenait dans les mains.
    -Laissez donc ça tranquille. Nous nous serviront nous même. Lui dit-il en le déposant sur la table.
    Arrivé le dernier elle ne l’avait pas vu entré. L’homme était grand, barbu bien que la mode fut totalement dépassée, et avait de longs cheveux ondulés, coiffure incongru pour un homme d’une cinquantaine d’années bien sonnées. Il portait un Macfarlane à trois pelisses, qui lui descendait jusqu’au chevilles, et aux manches amples qui lui couvraient les mains.
    - Par contre mademoiselle, si vous voulez bien me débarrasser de mon manteau. Il est trempé, un vrai temps d’automne. Il faudra faire attention en repartant, les marches du perron sont glissantes ajouta-t-il pour ses amis.
    Ellie pris le pardessus qu’il lui tendait. Un manteau style XVIIIème siècle qui revenait doucement à la mode
    -Je vais le mettre sur un cintre, dans un endroit chaud, afin qu’il puisse sécher.
    -Merci beaucoup mon petit.
    « Mon petit ! Et puis quoi encore ? ».
    Elle attrapa le manteau sans répondre, et sorti de la pièce, vexée.
    Elle descendit au sous-sol et pendit le manteau sur un cintre près de la chaudière, là où elle mettait le linge en hivers.
    En revenant, elle en profita pour aller voir Raoul qui, trop fatigué, préférait rester seul dans sa chambre. Elle le trouva affalé dans un fauteuil, s’assura qu’il ne dormait pas avant de l’approcher.
    -Ça va pas mieux ?
    -Juste fatigué, mais ça va mieux aller maintenant, bientôt ça ira mieux, et je serais bientôt guérit.
    Il la prit par la main et murmura :
    -je suis désolé, tellement désolé. S’excusa-t-il.
    Ellebore s’abaissa à sa hauteur, posant un genoux à terre :
    -Ce n’est pas grave, ce n’est pas ta faute si tu ne te sens pas bien.
    -Si, c’est grave, tu ne peux pas comprendre, c’est…
    -RAOUL !
    Ludgor venait d’entrer dans la pièce, le regard noir de colère.
    -Qu’est-ce que vous faites ici Ellie ? ! Vous devriez être auprès des invités.
    Il l’avait interpelé d’un ton un peu trop formel à son avis.

    -Je viens juste d’emmener un vêtement à sécher, et je voulais voir comment Raoul…
    -On s’en occupe. Bientôt il sera guéri !
    Raoul eut un léger frémissement, il resserra sa main sur celle d’Ellie.
    -Et bien ! Qu’est-ce que vous attendez, Allez-y.
    Et elle quitta la pièce, perturbée par ce comportement agressif. Peut être était-ce la présence des invités qui le rendait aussi véhément ? Pour monter qu’il était le maître des lieux ?
    Elle s’arrêta dans la cuisine pour récupérer un plateau de cocktails.
    Alors qu’elle retournait auprès des invités, elle perçu une dispute venant de la chambre de Ludgor. Il avait une discussion avec l’homme au Macfarlane. Apparemment, ils parlaient de Raoul et de sa santé.
    -Alors il faut tout que je fasse moi-même ? Il est presque trop tard. Avoir attendu aussi longtemps, pour trouver le lien qui lui convenait, pour en arriver là ! Ne rien faire ! Maintenant son état se dégrade, alors il faut en finir et le plus rapidement possible. Sinon ce sera la fin.
    -Je lui donne pourtant ce qu’il faut.
    -Est-ce qu’il le prend au moins ?
    -J’y veille. De toute façon, il y a pris goût, et il apprécie le bénéfice que cela lui donne.
    -Depuis tout ce temps, comment pourrait-il en être autrement. Il devrait être mort depuis longtemps sans tes “ bons soins’’.
    « Mort ? »
    - L’ennuie, c’est qu’elle n’est pas encore prête. Du moins pas tout à fait.
    « Elle ?»
    -Pas encore prête ? Ça fait presqu’un an bon sang ! Pourquoi c’est aussi long ?
    - ‘’Il’’ a, comment dire…
    -Ne me dit pas qu’il a des scrupules ! Pas maintenant !
    -Je crois que si …Ils ont beaucoup sympathisé.
    -Quel hypocrite ! Je ne pensais pas qu’on pouvait être aussi stupide. Il devrait être ravi au contraire !
    -Je crois qu’il ne sait plus où il en est.
    -Ah vraiment ! Le choix ne lui appartient plus ! Il est impossible de revenir en arrière. Il est dans la deuxième phase, et elle doit être courte. Seule une femme peut finir ce qui a été commencé, il l’a enfin choisit alors maintenant il faut conclure ce qui a été commencé, ou tu pourras lui dire adieu, et ce, définitivement ! Aussi écoute-moi bien. Aussi longtemps que j’existe, jamais, tu m’entends, jamais une telle chose ne s’est produite. Et ne se produira jamais, aussi longtemps que j’existerais. Et tu sais aussi bien que moi que ces deux temps ont été et seront très long.
    « ??? »
    -Combien de temps reste-t-il ?
    -Quelques mois, tu m’entends ! Quelques mois seulement. Alors Accélérez !
    Ellie ne comprenait pas le sens de ce qui se disait, pourtant elle avait la vague impression que non seulement on parlait d’elle, mais qu’en plus, ce n’était pas une bonne chose.
    Il y eut une brève accalmie dans la discussion. Puis l’homme au Macfarlane repris.
    -Et est-ce que tu lui donne ce qu’il faut au moins, à elle ? Demanda l’homme sur un ton menaçant.
    -Oui bien sûr, depuis le début, et en quantité de plus en plus importante, elle ne se doute de rien, enfin je crois.
    -Tu crois ! Vraiment ! Et lui est-ce qu’il lui donne ?
    -Je le prépare à l’avance, mais honnêtement, j’ai des doutes.
    -Alors fait le toi-même. Débrouille-toi ! Double les doses. Fait le par la force s’il le faut. Alors accélère.
    Il se calma un instant, puis il demanda :
    - Des cauchemars ?
    - Je ne sais pas ;
    -Toi ! Tu ne sais pas ! Tu me prends pour un con ! Je pense qu’il est inutile de poser la question pour le reste. Et puisqu’on n’en est même pas là. Il y a changement de programme. Nous allons te donner un petit coup de pouce, pour ce que tu n’arrive pas à faire.
    -Mais…
    -Il n’y a aucune objection à faire ! Ce ne sera pas la méthode habituelle. Nous sommes nombreux, il n’y aura que très peu de chaque, au total ce sera largement suffisant, et il n’y aura aucune incidence. Si tout ce passe bien.
    -Mais c’est dangereux ! Elle peut…
    - Je sais, je sais ça devait être une simple présentation, et bien ce sera une initiation »
    Sentant que la conversation allait prendre fin. Ellie quitta le couloir. Elle ne voulait surtout pas qu’ils s’aperçoivent qu’elle avait tout entendu, même si elle n’avait rien compris. Et puis son absence allait finir par se remarquer.
    Elle était à peine arrivée à la porte du séjour, que la porte de la chambre s’ouvrait derrière elle, et elle entendit l’homme au Macfarlane conclure :
    -Il faudra en prendre bien soin par la suite. Ça va être pénible, très pénible. Du moins sur le moment.


    ***** 

    Troublée, elle retourna auprès des invités. Lentement, tous les regards ce tournèrent vers elle à l’instant où elle entra dans la pièce. Elle eut une impression de malaise, comme si ces regards lui reprochaient d’avoir écouté la conversation entre Ludgor et l’homme au Macfarlane. Mais se n’était probablement qu’une impression.
    Elle sursauta quand deux mains fermes se posèrent sur ses épaules.
    -On s’est perdu en route ? Lui demanda une voix glaciale.
    Elle se retourna vers Ludgor afin de se débarrasser de son emprise.
    -Il vous en a fallu du temps pour accrocher un manteau.
    Ludgor la fusillait du regard, accusateur. Elle n’arrivait pas à décrocher son regard du sien, une seconde, deux, trois, une éternité. Elle avait presque envie de pleurer.
    Une très belle femme d’une quarantaine d’années vint s’accrocher au bras de Ludgor :
    - Il vous fait des misères, c’est un gros vilain ! Dit –elle en tapota le bras qu’elle tenait.
    -Elle a bien le droit de s’isoler un peu.
    Elle fit un clin d’œil à Ellie en ajoutant :
    -Sans vouloir entrer dans les petits détails, mon cher, nous les femmes n’avons pas les mêmes besoins que les hommes.
    Puis sans transition elle demanda à Ludgor en frottant sa tête contre son bras qu’elle n’avait pas lâché :
    -Tu nous mets de la musique ?
    Elle ressemblait à une chatte prête à ronronner.
    Ludgor la pris par la main. Ils choisirent ensemble la musique qui leur semblait convenir à tous le monde.
    Ellie s’éloigna dans la cuisine ou elle rapporta les plateaux de salés, pour les échanger par les mignardises. Une musique douce flottait dans le séjour.
    Elle fit le peu de nettoyage qu’il y avait à faire dans la cuisine. Il y avait une tasse dans l’évier, elle la prit pour la nettoyer, quand elle aperçu au fond un liquide épais et rouge elle cru que c’était du sang, elle vérifia ses mains pour voir si elle ne s’était pas coupé sans s’en rendre compte, ce n’était pas rare chez elle. Puis n’y pensa plus, occupée à préparer les petits fours. Pendant qu’elle les installait sur le plateau, elle en profita pour en manger quelques uns. Après tout c’était elle qui les avait faits.
    -Je peux vous aider ?
    Surprise, elle failli s’étrangler.
    Un invité à peine plus vieux qu’elle, était adossé contre le mur à coté de la porte, si bien qu’elle ne l’avait pas vu en entrant dans la pièce.
    -Je peux vous aider ?
    Il était entièrement habillé de noir. , les deux mains dans les poches, un pied posé contre le mur.
    Elle le catalogua dans le clan des frimeurs. Il portait, en pardessus, un carrick fin à mi-mollets sans manche sur ses vêtements, et des lunettes de soleil qui ne servaient à rien, puisqu'on était à l'intérieur. Il s’approcha d’elle, posa les deux mains à plat sur la table.
    -Je vous ai fait peur ?
    C’était plus une affirmation amusée qu’une question désolée.
    Elle choisi de ne pas répondre.
    -Je prends ça pour un oui. Vous ne dansez pas ?
    -Je suis ici pour faire le service.
    -C’est dommage.
    Il ôta ses lunettes, les glissa dans l’une de ses poches, et la regarda droit dans les yeux, il avait de beaux yeux gris aciers, une coiffure de hérisson, et il sentait bon, mais son jeux de séduction était trop flagrant. Il prit un plateau dans chaque main :
    -retournons de l’autre coté.
    Elle le suivit avec deux autres plateaux. A peine avait-elle franchi la porte que Ludgor s’en saisit et alla les déposer lui-même sur la table. Il revint avec deux verres :
    -Désolé pour tout à l’heure. Framboise ou cassis ?
    -Pardon ?
    -Je vous offre un verre, du champagne avec de la crème de cassis ou de framboise ?
    -Je, je ne bois jamais d’alcool. J’ai peur d’être ivre, et de ne plus savoir ce que je fais.
    -Ça pourrait être amusant.
    « Il sait donc sourire ? »
    -Vous n’êtes pas obligée de tout boire d’un coup. Goûtez simplement, et si ça ne vous fait rien, alors vous pourrez finir votre verre. Cassis ou framboises ?
    -Framboises.
    Une fois de temps en temps, ça ne pouvait pas lui faire de mal, et puis comme il le disait, elle n’était pas obligée de finir son verre. Elle hésita, puis gouta.
    -Alors ?
    -Je dois reconnaître que c’est vraiment bon. Par contre…
    -Par contre… ?
    - Il y a un léger arrière goût de métal.
    -Du métal ?
    -Oui en fait, depuis quelque temps je sens ce goût dans le chocolat aussi. Ce n’est pas le moment mais je me demande si je n’ai pas un truc qui fonctionne pas bien.
    -Peut être, Je m’occuperais de ça demain. Je prendrais un peu de votre sang et je ferrais des analyses.
    -Oh zut. J’aurais mieux fais de me taire.
    -On a peur des aiguilles ?
    -J’avoue que oui.
    -Comme presque tout le monde. N’y pensez pas.
    Il s’éloigna en lui chuchotant à l’oreille :
    -Finissez votre verre.
    «Il est sympa quand il veut »
    Le reste de la soirée, elle eut plus l’impression d’être une invitée qu’autre chose. Ils étaient tous chaleureux avec elle. Elle se sentait à l’aise, le champagne y était certainement pour quelque chose. Elle avait à peine fini son verre, qu’on lui en donna un autre :
    -Celui-ci est au cassis, goûte, c’est bon aussi.
    « Je ne devrais pas, je suis déjà un peu grisée. C’est tellement agréable, j’ai l’impression d’être légère, et mieux dans ma peau, et pouvoir discuter aussi facilement avec tout le monde, se sentir acceptée, exister. Tant pis, je le regretterais sûrement demain, tant pis on verra bien. Et puis j’ai encore toute ma conscience. Je me sens juste mieux dans ma peau »

    Elle discuta longuement avec l’un des groupes d’invités qui s’étaient formés au court de la soirée, d’histoire de l’humanité. Comme elle, ils adoraient l’histoire, et cette discussion était un vrai plaisir. C’était incroyable le savoir qu’ils avaient, à croire qu’ils avaient lui tous les livres d’histoire qui existaient C’était ça le lien qui les unissait. L’un aurait pu parler des jours entiers de l’Égypte ancienne, un autre de Rome. Un autre encore du moyen âge, de la colonisation de l’Amérique, des tsars de Russie. C’était fabuleux. Elle se sentait tellement inculte par rapport à eux, pourtant, aucun ne la considéra avec condescendance, au contraire, ils avaient du plaisir à partager leur savoir.Ils aimaient l’art aussi et avait une culture pour tant de choses…
    Elle aurait voulu vivre à l’époque des grandes inventions. Elle voulait vivre centenaire pour voir le maximum de choses.
    La musique lui sembla plus envoûtante. Certains couples dansaient langoureusement.
    -Viens danser.
    -Je ne sais pas danser « j’ai la langue en coton »
    -Ça ne fait rein, laisse-moi faire.
    Elle se laissa guider, On lui parlait gentiment, elle flottait dans les bras de son cavalier.
    -Je crois que je suis ivre. J’ai honte.
    -Mais non, juste un peu de fatigue, il est tard, nous sommes tous fatigués.
    « Il sent bon »
    La musique changea pour une autre tout aussi envoûtante, plus feutrée, comme tout ce qu’elle entendait.
    -Violette.
    -quoi ?
    -Celui-ci est à la violette, il ne reste plus de framboise, ni de cassis, alors on a sortit la fraise, et maintenant on expérimente à la violette.
    -Fraise ?
    - C’est bon aussi ?
    -J’ai bu de la fraise ? J’ai bu trois verres ? « Je ne m’en souviens pas ».
    -Ça fera quatre avec celui-là. Bois ! C’est bon aussi.
    « Qu’est-ce je suis en train de faire ? ».
    -Ça ce passe bien ?
    -Comme prévue !
    -Alors c’est parfait !
    « Qui a parlé Qu’est-ce qui est parfait ? »
    Elle se sentait tellement bien qu’elle s’abandonna totalement à cet état de semi-conscience. Complètement désinhibée. Aucune crainte, aucune culpabilité, aucune convenance, aucune contrainte…


    *
    * *
    *

    Elle se réveilla le lendemain dans un lit qui n’était pas le sien.
    « Oh non qu’est-ce que j’ai fais »
    Elle reconnu facilement la chambre de Ludgor, et elle fut prise de nausées quand elle s’aperçut qu’on l’avait déshabillée et changée jusqu’aux sous vêtements, elle n’avait qu’une chemise de nuit sur elle. Elle voulu se lever mais une violente douleur au genou droit l’en empêcha. Un cri lui échappa.
    -Je peux vous aider ?
    -Quoi ?
    -Apparemment oui ; Vous vous souvenez de moi au moins ?
    -Je crois oui. « En fait pas vraiment ».
    -Mais si voyons, un petit effort, ça va revenir.
    -Ah oui la cuisine, vous étiez dans la cuisine. Vous avez porté des plateaux. Vous étiez habillé en noir.
    -C’est ça. Et aujourd’hui je suis en gris, un peu comme vous hier au soir. Complètement grisée. Enfin je dis vous, je devrais dire tu, toi aussi d’ailleurs. Tu tutoyais tous le monde à la fin de la soirée.
    -Je… Je ne me souviens de rien.
    -Je comprends.
    -Oh quelle honte.
    -Mais non, mais non. Tu as joliment animé la soirée.
    -Comment ça ?
    -On a de l’angoisse ?
    « Connard de cynique, ça t’amuse ? »
    - Qu’est-ce que j’ai fais ?
    - Rien je t’assure, mise part discuté, rire raconter des histoires, comme tout le monde en fait, donc rien à te reprocher.
    Elle se sentit rassurée. Mais…
    -Par contre…
    -Par contre… ?
    -C’est devenue très intéressant quand tu t’es déshabillée presqu’entièrement et que tu es monté sur la table pour raconter des histoires de c…
    -C’est pas vrai ! Oh non ce n’est pas vrai !
    -Bien sûr que non ce n’est pas vrai, ne l’écoute pas. Rectifia un jeune homme qui venait d’entrer dans la pièce. Il ajouta :
    - Il un humour un peu, comment dire ? Pas toujours de très bon goût.
    De colère, Ellie se saisie de l’oreiller et le jeta sur le mauvais plaisant. Qui sortie de la pièce en éclatant de rire.
    -T’es vraiment pas drôle Michka ! Lui lança le nouveau venu. Puis s’adressant à elle : On m’appelle Jeff, On a beaucoup parlé hier. Tu te souviens de moi ?
    « Non je ne me souviens pas, je ne me souviens de rien »
    -Qu’est-ce qui c’est vraiment passé.
    -Rien c’est promis, tu n’a rien à te reprocher. Tu étais juste un peu moins timide vers la fin c’est tout. Tu as beaucoup parlé.
    -D’histoire, je me souviens. Vous saviez tous des tas de choses sur l’histoire.
    -En effet, nous sommes une sorte de club d’historiens amateurs de tous horizons. Tu semblais très intéressée. Tu aimerais faire partie de notre club ? La voix avait changée, mais Ellie abattue ne s’en rendit pas compte, C’est tout juste si elle avait entendu la question. Comme elle ne répondait pas il reposa la question en articulant chaque syllabe :
    -Est-ce que-tu veux- faire partie- de notre-club ?
    -Oui j’aimerais, mais je crains de ne pas avoir les connaissances suffisantes pour…
    - Ce n’est pas le plus important, Est-ce que-tu veux- faire partie- de notre-club ?
    - Oui. Elle avait répondu avec difficulté, la voix pâteuse.
    « Putain de gueule de bois, je suis vraiment une pauvre conne »
    Puis comme s’il n’avait rien entendu il lui demanda une troisième fois :
    - Est-ce que-tu veux- faire partie- de notre-club ?
    La voix lui venait de loin, et elle répondit presque automatiquement :
    - Oui.
    -C’est parfait !
    « C’est parfait ! »… ?
    Elle avait déjà entendu ça mais elle ne se souvenait pas ou ni quand, ni pourquoi la réponse l’inquiéta.
    -Où est Ludgor, Qu’est-ce que je fais dans son lit ?
    Il ne répondit pas, il avait déjà quitté la pièce.
    Fatiguée, elle se rendormie.
    Pas longtemps.
    Le contact d’une main glacée sur son front la réveilla.
    -Je suis désolé, je ne voulais pas te réveiller.
    « Ludgor »
    -On se tutoie ?
    -Maintenant oui, depuis hier soir.
    -Est-ce que quelqu’un va me dire ce qui c’est passé ? J’étais ivre c’est ça ?
    -Pas plus que les autres et bien moins que certain. Quand la dernière vague d’invité est partie, il y avait Ethan avec eux. Tu te souviens d’Ethan ?
    -Oui le mangeur de cacahuète.
    Il sourit :
    -Je devrais lui répéter ce surnom, ça lui ferait sûrement plaisir. Ethan était dans un état d’ébriété plus qu’avancé. Il a fallu l’aider à descendre les marches du perron, et tu t’es gentiment joint à nous. Tu n’aurais pas dû. Les marches étaient mouillées et Ethan a glissé entraînant tout le monde dans sa chute, et dans la terre mouillée. Il y a eut un bel éclat de rire jusqu’à ce que tu essaie de te relever.
    -Mon genou ?
    -Une entorse. Comme tu étais trempée à cause de la pluie, les filles t’ont déshabillée et mise dans la baignoire. Tu n’as pas trop apprécié, seulement on n’avait pas le choix tu étais pleine de boue. Ensuite je me suis occupé du genou, et je t’ai fait une piqûre d’antalgique. Je crois que j’ai eus la main un peu trop lourde. Ce qui explique ton état vaseux.
    « Je ne me souviens de rien ».
    -tous les autres sont partis ?
    - Mis à part ces deux garnements, oui. Ils repartent aujourd’hui et… ; Ellie, ça va Ellie ? Elle ne pu répondre à son inquiétude.
    - Je ne me sens pas bien. Tête qui tourne, nausées.
    - Rallonge-toi Ellie. Ça va aller, ça va aller, respire calmement.
    -Mes oreilles…
    Elle entendait à peine. Ses oreilles bourdonnaient affreusement On la rallongea en douceur. Puis, plus rien.
    Il faisait nuit quand elle se réveilla.
    Raoul était auprès d’elle, il semblait en bien meilleur santé que la veille, pratiquement remis.
    -Comment ça va, Ellie ?
    -J’ai l’impression d’avoir du coton dans la tête.
    -Ludgor t’a donné une trop forte dose d’anti douleur, ça viens de là.
    -C’est impossible que ça vienne de là, ça fait trop longtemps.
    Il l’aida à s’asseoir sans prêter la moindre attention à sa remarque.
    -Il faut que tu mange quelque chose.
    -Je pourrais rien avaler.
    -Pourtant il le faut. Avale au moins ça.
    -Encore du chocolat ?!
    -Désolé !
    Il l’attrapa fermement, et sans un mot l’obligea à avaler le contenu entier d’une tasse de bonne taille. Il était presque brutale ce qui l’étonna. Le goût était encore pire que les fois précédentes. Le liquide était trop fort, écœurant, presque visqueux. Elle bu la tasse qu’on lui donnait de force, répugnée. Avant de sombrer à nouveau, elle cru entendre, une voix, lui dire :
    -Je te conseil de ne pas vomir.
    Et une autre qui ne s’adressait pas à elle :
    -C’est parfait.
    Avant de fermer les yeux pour de bon, elle vit au pied du lit, l’image flou d’un homme portant un manteau de cocher.

     

     

    à suivre >> Triste réveil





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