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    journal edmond partie 1
     
    journal edmond partie 2
     
    ""Je m'appelle Edmond, mais tout le monde me nomme l'Ancien. Tout le monde m'aime bien. Tout le monde compte sur moi. Tout le monde veut avoir mon avis. Mais aujourd'hui, l'Ancien à des ennuis. L'Ancien ne sais plus où il en est. Je ne sais pas si moralement j'ai le droit d'écrire ce qui va suivre. pourtant ,  il faut à tout prix que j'exorcise ce souvenir, ce cauchemar qui me poursuit comme une bête malfaisante prête à me rendre fou. Je ne peux plus garder tout ceci pour moi.
     
    Nous avons tous fais le serment de n'en parler à personne. On nous prendrait pour des fous? Qui nous croirait?   Et chez nous, un serment c'est sacré, c'est une chose que l'ont doit respecter jusqu'à la tombe, et même au-delà.
     
    Je me souviens de ce soir-là...Le soir de la battue!""
     
    Il y avait le Mathieu du bois des rois ; Le père au Martin ; le Glaude et le Claudius, les deux inséparables depuis les bancs d'école. Il y avait aussi l'Ernest, le maire. La marie y était aussi. Un vrai cheval cette femme là. On peut dire qu'il a une sacré veine le Louis d'avoir une femme comme elle. C'est qu'elle fait autant de travail qu'un homme. Quand elle c'est mariée avec le Louis, c'est son père à elle qu'a été bien embêté, car on peut dire qu'il a perdu son commis ce jour là. Pour tenir une ferme, elle a pas son pareil le Marie. Et depuis toute petite elle est comme ça.
    Il faut dire que chez nous, les gamins, on les élève plutôt à la dure. Il faut dire aussi qu'on  n'a pas bien le choix. C'est pour leur bien, surtout à notre époque. Une époque grise, sale, pleines d'injustices, de violences et de cruautés. Une époque avec ses famines et ses nouveaux inquisiteurs, une époque issue d'une autre qui c'est laissée dépasser par une modernité absurde, destructive et polluante. Et dans un endroit aussi rude et reculé que celui-ci,
    il vaut mieux ne pas fabriquer des mauviettes si on veut qu'ils résistent aux épreuves de la vie. Et en parlant d'épreuve de la vie, aucun de nous n'aurait pu imaginer celle qui nous attendait ce soir-là. Le Louis y était aussi. Et ce que nous avons vu, aucun de nous ne l'oubliera. Non aucun de nous. 
     
    Tout à commencé il y a à peut près un an, à la ferme de l'Orme mort. Le vieux Mathieu s'était levé très tôt comme à son habitude qu'il a depuis qu'il est tout gamin. C'est que ses quatre-vingts ans il les fait pas le bougre. Enfin, disons plutôt qu'il les faisait pas avant ce matin là.
     
    Il a préparé à manger pour ses chats et pour son chien, puis après avoir pris son petit déjeuné, il est sortit leur apporter leur pitance. Il a jeté des miettes dans la cour, habitude qu'il a gardée. Il espère que des moineaux viendront encore picorer devant chez lui, et que des mésanges viendront taper à ses fenêtres quand les graines manqueront. Il aime les animaux notre Mathieu.  Depuis que sa Jacqueline est morte, il a besoin de compagnie. Ça l'aide à oublier son chagrin. Son chien et ses deux chats lui redonnaient un peu de l'affection que la Jacqueline lui donnait et dont il était désormais privé. Il sacrifiait tout à ses animaux :le temps, l'argent, la nourriture, de la place. Mais on avait l'impression qu'ils comprenaient en tout cas ils le lui rendaient bien.
    Ce matin là, en allant porter la nourriture très de la niche, il s'étonna de pas voir le Wallou courir vers lui. En  s'approchant de la niche, ils ne vit que les deux chats. Ça l'a étonné, les chats et le chien mangeaient ensemble, jouaient ensemble, dormaient ensemble. Pourtant ce matin là, le Wallou n'était pas avec ses deux amis félins. A l'approche de Mathieu, ils ont eut une réaction plutôt agressive, l'un deux l'a même griffé. De toute évidence, ils avaient peur de quelque chose. Mathieux ne comprenait pas ce qui ce passait, d'abord l'absence de son chien, et maintenant l'agressivité de ses chats.
     
    Il avait beau appeler Wallou, celui-ci ne répondait pas . Dans la niche les chats en position d'attaque: le poil hérissé la queue dressée, grondaient et crachaient pour effrayer un ennemi invisible. Il lui a fallu plus d'une heure pour amadouer les chats.
    puis il se mit à la recherche de son chien. Il s'occuperait de ses poules et de ses lapins plus tard. Pour l'instant, seul le Wallou importait. Il l'appela longtemps, mais Wallou n'est jamais revenu. Pourtant de leur longue amitié, jamais il n'avait manqué à son appel.
     
    C'est sous le hangar qu'il l'a retrouvé, allongé immobile, couché dans une flaque rouge et visqueuse. Mathieux ne comprenait pas. Il ne voulait pas comprendre. Wallou avait été égorgé. Wallou était mort.
     
    On l'a retrouvé effondré pleurant comme un gamin, assis par terre à coté du cadavre de son chien. Et un homme de cet âge là, le voir comme ça!  Bon sang de tripes! ça vous remue les boyaux. On aurait dit que le chien s'était éloigné de la maison de son maître afin d'en éloigner la bête qui l'avait égorgé et tué. Comme s'il avait voulu protéger son maître une dernière fois avant de mourir.
     
    Pauvre Mathieux, il ne s'en est jamais remis. Il l'aimait tellement son chien. Pauvre Wallou! Égorgé par une blessure étrange. Quelle mort affreuse. Tous ceux qui ont vu le Wallou mort n'ont pas osez dire tout haut ce qu'ils disaient du regard: "Ce n'est pas une bête qui a fait ça, ce n'est pas une mâchoire animale- qui a bien pu faire une telle blessure? En tout les cas, en admettant que ce soit pas une bête, alors, c'est quoi?"
    Moi aussi je l'ai vu le Wallou, et j'ai bien regardé sa blessure avant le l'enterrer, Mathieu n'avait pas eu le courage de le faire, le pauvre homme. Et j'ai beau être mal instruit, je ne sais peut être pas bien écrire, pas bien compter. Mais pour ce qui est des animaux, je pourrais en apprendre beaucoup à tous ces gens instruits et diplômés. Et je peux affirmer, que ce-n'était-pas-une-morsure-d'origine-animale! J'ai déjà vu des bêtes attaquées par des loups, des chiens redevenus sauvages, des renards,et même par des ours et toutes sortes de saloperies qui peuplent nos forêts depuis qu'on a interdit la chasse. Et ce n'est-rien-de-tout-celà qui a attaqué le chien.
    Après, il a fallu consoler le Mathieu. Et ça, ça n'a pas été une chose facile.
                                                                                                                       
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    Puis Le temps a passé, et personne n'osait en parler. Puis ça c'est tassé un peu. Jusqu'a ce matin où la Marion a eu une sale surprise peut être encore pire. que celle du Mathieu.  Le chien de Marion dormait dehors. Lorsqu'elle est sortie, elle l'a vu se diriger vers elle comme d'habitude. Mais cette fois ci, il avait moins d'ardeur que d'ordinaire. Et pour cause. Il se traînait plus qu'il ne marchait. Pour dire vrai, il rampait presque :

    Une grande partie de la patte arrière droite avait été arrachée et il avait l'abdomen déchiré.

    La pauvre Marion a cru devenir folle sur le moment.

    Comme elle ne pouvait faire soigner son chien, il a fallut l'achever. Et bien sûr, c'est moi qui a été chargé de l'enterrer. Et là aussi les blessures avaient une origine douteuse.

    A cette époque, j'ai cru que j'étais fou quand j'ai deviné par quoi les blessure avait été faites. Je ne voulais pas croire que j'avais découvert la vérité. Et pourtant, l'avenir me donna raison......

     

    A partir de ce jour, une sorte de folie s'empara des gens des alentours. Même la mère '' Bon-pain'' Qui , d'après ce qui ce disait, faisait dormir son chien dans son propre lit ! Oui M'sieurs-Dames ! La mère ''Bon-pain'' en personne !

     

    Personnellement, quand j'ai appris ça, je n'ai pas pu m'empêcher de rire. Honnêtement on aura tout vu !

    La mère Bon-pain comme son surnom l'indique, est, ou plutôt a été la boulangère du coin. Aussi bonne pâtissière que mégère accompli. Pardon ? Non non je ne me suis pas trompé, j'ai bien dit "mégère". Maniaque pour la propreté à un point qu'il est impossible de donner de comparaison. Disons seulement qu'il lui est arrivé de chasser des clients à coup de balai sur la tête et à coup de pieds au derrière, pour être entré dans son magasin, qu'elle astiquait à longueur de journée, sans s'être essuyé les pieds. Cette brave femme était exagérément maniaque sur la propreté et le rangement. Elle en a usé une bonne dizaine de maris qui l'ont tous quittée lassés de l'entendre hurler à longueur de journée.

    Il faut dire, qu'avec sa taille et sa corpulence imposante, il vaut mieux ne pas trop la contrarier. Quand on connais la mère Bon-pain comme je la connais, penser qu'elle couchait avec son chien, (qu'on ose à peine approcher à cause de son aspect et de son odeur épouvantable), et dans son lit en plus ! Alors qu'elle n'a jamais voulu le toucher et encore moins le laver ! On peut dire qu'un vent de folie était passé chez nous. Malheureusement bien que cette anecdote nous ai tous beaucoup amusés, il n'y avait vraiment pas de quoi rire. Si certain protégeaient leur chien où leur chat, d'autres allaient les perdre en forêt de peur qu'ils amènent le "démon" à la maison. Et comme les bêtes revenaient d'instinct auprès de leurs maîtres bien aimés, ceux-ci les tuaient purement et simplement.

    Les vieilles superstitions étaient revenues en masse. Des tas de bêtises commençaient à ce dire un peu partout. Puis, d'autres chiens ont été tués avec la même sauvagerie, régulièrement,par cycles lunaires.

     

    C'est à ce moment-là qu'on a commencé à dire vraiment n'importe quoi. Pour certains, la forêt  était pleine d'adorateurs de Satan qui sacrifiaient des êtres vivants les soirs de pleine lune au moment du sabbat." Pour l'instant ils s'en prenaient au chiens Mais bientôt ils s'en prendraient aux êtres humains"  D'autres, affirmaient que les démons viendraient nous surprendre dans nos sommeils pour nous arracher les yeux et les tripes du ventre afin de les offrir à des sorcières. D'autres encore ajoutaient que celles-ci mélangeaient ces ingrédients d'origine humaine avec de la poudre d'os, des excréments de chauves-souris, et de la pourriture de cadavre. Qu'elles en fabriquaient une mixture qui leur donnait le pouvoir de voler et de traverser la matière !  Quelles conneries ! Comme disait mon grand-père, n'importe quoi pourvu que ça fasse du bruit. Plusieurs racontaient aussi que les fantômes des animaux tués par ce que l'on avait surnommé : la bête, reviendraient les nuits hurler leur détresse aux portes de nos maisons et que nos vies deviendraient un véritable enfer . Ou bien encore que les esprits des chiens morts étaient désormais les esclaves des monstres de la forêt et qu'ils guideraient jusqu'ici des corps sans âmes qui nous dévoreraient vivant. J'en ai entendu des choses absurdes et des histoires toutes plus horribles les unes que les autres. Sans parler de toutes les recettes de sorcières énumérées par des imbéciles qui les inventaient de toutes pièces.

    Cela ne faisait qu'empirer de mois en mois, à chaque cadavre de chien découvert une folie plus grave s'abattait sur le village.

    Un jour Antonin, le fils André, m'a confié l'aventure qu'il avait eut la nuit précédente. C'était le cinquième mois après la mort de Wallou.

    Cette nuit là, il n'arrivait pas à s'endormir, il avait toujours été un peu nerveux les nuits de pleine lune qu'il m'a avoué cet abruti. Je lui ai conseillé de garder ça pour lui, de ne jamais en parler à personne. Avec le genre d'idée qui flottait dans l'air à l'époque, on ne savait jamais. Il m'a dit qu'il m'en parlait à moi car il pensait que j'étais la seule personne censée qui restait dans le village.

    Cette nuit là  comme il pouvait pas fermer l’œil il est sorti prendre l'air non sans avoir pris le fusil qui était suspendu au-dessus de la cheminée, et après l'avoir chargé. Il ne croyait pas trop à ces histoires de sorcières et de monstres sataniques. Comme ça au moins on était deux à être censés dans ce village. Mais il se méfiait surtout d'un loup un peu particulier. Peut être une sorte de mutant. Ou une sorte de croisement entre un loup et un autre animal.

    Il s'assit sur le banc devant chez lui, la clarté de la pleine lune l'effrayait et le rassurait en même temps. Elle l'effrayait à cause du mystère qui planait autour des chiens massacrés à cette époque, et elle le rassurait à cause de sa clarté et on y voyait très clair au-dehors surtout à cette époque de l'année

    IL commença à se rouler une cigarette. Le vent soufflait en provenance de la forêt . Et avec lui, il en apportait les bruits. Antonin entendait très clairement les feuilles des arbres et les cris d'animaux. Il ferma les yeux un instant et il s'amusa à reconnaître chaque bruit qu'il entendait comme quand il était gamin.

    Il écoutait: Le hululement des chouettes, ou de hiboux, les hurlements des loups...

    Ce soir là, les loups ne hurlaient pas comme d'habitude. Cette nuit là, les loups avaient peur !  Mais ce qui retînt le plus son attention, c’était un cri qui surpassait tout les autres. Il écouta plus attentivement, oui, c'était bien un loup, il en était  absolument sûr.

    Et pourtant....

     

     
     
     
     
     
     
     

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    HERRYCK.
     

     Avertissement: avant de commencer le lecture de ce qui suit, sachez que certain passage sont réservés aux adultes.Toutefois,j'ai récemment censuré certains passage.((....)). Si certains d'entre vous estime que certain passage sont trop choquants, faite moi le vite savoir que je remédie au plus vite au problème. merci d'avance.( les autres histoires en court de préparations sont plus... correctes). Laissez-moi un petit commentaire, ça me ferait très plaisir. bonne lecture        

     

      Herryck était à l’affut depuis plusieurs heures, patient comme un chat. Le temps n’avait plus d’importance pour lui depuis très longtemps. Il attendait sa proie une belle proie bien répugnante, de celles qu’il affectionnait le plus. Plus ces êtres étaient monstrueux et plus il adorait les chasser Mais peut être se chassait-il lui-même ?
    « _ Débarrasser le monde de sa lie ! »  Telle était sa devise, telle était la mission qu’il s’était donné depuis qu’il avait accepté ce qu’on avait fait de lui, telle était la loi du clan. Autrefois il les aurait fait condamner au bûcher avec ses arguments particuliers qui aujourd’hui lui faisait honte. Pourtant c’était il y a si longtemps. Combien d’innocentes victimes avait-il tourmentées ? Combien d’êtres en larmes avait-il fait immoler ? Et sous quel prétexte ? Quelle honte cela représentait pour lui ! Il avait essayé d’oublier, il avait essayé de se mentir à lui-même. Mais rien ne le ferait jamais oublier. Il n’avait certes jamais rendu de sentence lui-même, mais il avait été le sinistre complice d’une odieuse mascarade. Il se rappelait le nombre exacte des ses victimes leurs noms, leurs visages, leurs sois- disant crimes. Il se rappelait même chacun de leurs supplices. Le pire, c’est qu’il était persuadé d’avoir raison. Une larme de honte coula sur sa joue. Il y pensait chaque fois qu’il était à l’affût. Il avait l’impression en chassant de se racheter ses fautes, il avait choisit de ne prendre sa nourriture que parmi les monstres. Il essuya la larme qui coulait le long de sa joue. Heureusement que Franck n’était pas là pour voir cette larme. Son cher Franck qui l’attendait patiemment à la maison. Attendant aussi le jour où il serait initié à son tour. Un agacement dans la bouche lui fit repenser à sa prochaine victime. Il fixait la ruelle sombre droit devant lui. Ses sourcils obliques lui donnaient en permanence un air sévère. Air qui s’accentuait davantage quand il était en colère. Ses yeux gris s’étrécirent. Il serra les poings de colère. Puis les dents de devant serrées les unes contre les autres il souffla en avançant les lèvres : « _pourriture ! »  Le monstre n’allait sûrement pas tarder à arriver.  Il ressentait ce chatouillement si familier des gencives juste au niveau des canines, puis cette très légère douleur de celles-ci, comme une légère rage de dents, enfin il entendit ce très léger craquement, le même craquement que font les ligaments que l’on sectionne quand on vous arrache une dent.  Il sentait le vent qui lui caressait le cou ravivant le souvenir :
    « _Eléanor.» Oui Eleanor douce et belle jeune fille. Pauvre innocente accusée de sorcellerie comme toutes les autres. Il y avait si longtemps. A l’époque il était chargé de faire avouer les accusés. Il prenant beaucoup de plaisir, et beaucoup de foie à le faire. Persuadé d’être dans le vraie.
    « _vraiment persuadé ? N’était-ce pas plutôt de la bonne vielle cruauté pur et simple ? Quand à ta foi religieuse n’était-ce pas plutôt un prétexte pour te donner bonne conscience ? »

    « _Ca suffit ! » Il détestait ces souvenirs, il détestait quand il se mettait à penser de cette façon, quand il se disputait avec lui-même. Il détestait cette culpabilité qui le rongeait de l’intérieur.
    « _Inquisiteur ! Inquisiteur ! Hypocrite ! » Il détestait cette vérité. Même s’il avait changé, même si sont cœur n’était plus le même. Même si maintenant il tuait par nécessité. Et même s’il choisissait ses victimes de façon à rendre service à la société : Porc, assassins, agresseurs de vieilles dames, violeurs, agresseurs d’enfants, racistes, dealeurs, et tous les autres.
    « _Je ne vaux pas mieux qu’eux ! » …« Eléanor. >>

    Il se souvenait  d'elle chaque fois qu'il chassai. Belle, si belle, si dérangeante, si désirable, si ... si... (« _et bien vas-y ! dit le ! Sois honnête pour une fois. »)   

      « _ Souvient-toi d’elle, attachée, à ta merci, enchainée au mur. Si blanche, pas entièrement déshabillée mais presque. Et… Et… Et quoi d’autre encore ? Et toute mouillée. Avec toute l’eau bénite que tu lui as balancée dessus pauvre crétin. Qu’est-ce-que tu croyais ? Qu’elle allait hurlée ? Qu’elle allait s’enflammer ? Souvient toi de se qui s’est passé ce jour là ! Tu t’es imprudemment approché d’elle, Tu lui à chuchoté à l’oreille avec délectation en avançant bien les lèvres comme tu sais si bien le faire, les sévices que tu comptais lui faire subir. Et Là, elle à attraper ta tête entre ses mains blanches, et ensuite, elle t’a mordu le cou. Tu as été tellement surpris que tu n’as même pas crié. Elle était très forte n’est-ce pas. Elle était si forte que tu n’as pas pu te dégager. ((...))Souvient toi de la honte. Tu l’avais pas prévue celle là. Tomber sur un vampire ! Elle est bien bonne celle là !tu as essaye de la repousser, de toutes tes forces, mais elle était trop forte pour toi. Tu n’as même pas réalisé qu’elle buvait ton sang et plus tu t’affaiblissais, plus elle prenait des forces. Et tu tes écroulé par terre. Et seulement à ce moment là ru as compris ton erreur. Oui, quand tu l’as vu briser ses chaînes comme ci c’était de la paille, tu as compris que ci toutes les autres victimes avait vraiment été des créatures non-humaines, elles auraient dû s’échapper aussi facilement et tu as eu honte de toi. Et depuis longtemps dans ta sinistre vie, tu as pleuré. Et elle a eut pitié de toi. Peut être que tu lui plaisais ? C’est pour cela qu’elle ne t’a pas achevé comme elle aurait pu le faire, c’est pour cela qu’elle t’a pris dans ses bras et qu’elle a disparue avec toi dans la nuit. »

     Il s’était réveillé enchaîné au mur dans un endroit qui ressemblait fort à celui où il exerçait auparavant ; .les geôles d’un château. Maintenant Il lui semblait qu’il y était resté des années. Le froid, l’ignorance, la faim, la peur, le repentir, la douleur et la honte, il les avait ressentis. Eléanor venait le voir de temps en temps, elle lui apportait à manger. Parfois, elle était accompagnée d’un homme qu’elle appelait maître à qui elle semblait vouer amour et admiration. Il s’approchait de lui, et lui disait simplement : 
    « _à genoux ! » Alors il s’exécutait. L’homme très grand l’attrapait par les cheveux, Il se penchait sur lui, le regardait fixement dans les yeux, et disait simplement :
    « _il n’est pas prêt » Et s’il posait des questions, il était battu. D’autres fois l’Homme demandait :
    « _Qui est-tu ? » Plusieurs fois il avait répondu : « Je suis le père Henri. » Car c’est ainsi qu’il s’appelait à l’époque. « Qui est tu ? »  La question lui était posée plusieurs fois de suite. Il répondait la même chose à chaque fois, et à chaque fois il était battu, à coup de pieds, à coup de poings et même à coup de fouet. Car pour ses geôliers qui avaient tous été victimes de l’inquisition de près ou de loin il aurait fallut qu’il réponde : « je suis un monstre. ». D’autre fois la question était :
    « _Qu’est-ce-que tu as fais ? » Et à chaque fois, refusant la réponse, il répondait par une autre question : _qui êtes vous, qu’est-ce-que vous voulez ? Et là encore, il était battu. Cela faisait peut être un an qu’il était prisonnier. Déjà très affaiblit. Il entendait des voix derrière la porte de sa prison. Puis une douzaine de personnes y entrèrent six hommes et six femmes. Ils se placèrent devant lui en demi- cercle ; le grand homme en avant. Ils le fixèrent tous sans bouger, sans parler. Soudain, l’homme pointa le doigt vers lui :
    « _A genoux ! inquisiteur! Ceci est ton procès.
    _Mon procès ? Mais pourquoi ?
    _A ton avis ? »
    Un grand silence s’en suivit. Puis l’Homme se retourna vers les autres et demanda avec un sourire malsain : « -Verdict !
    Alors les voix répondirent comme une seule :
    _coupable !
    _Mais de quoi ?
    _Préparez-le pour la sanction. Enlevez-lui les chaines.
    Les femmes sortirent de la geôle. Les hommes s’approchèrent de lui, lui enlevèrent ses chaînes Puis, armés de couteaux, ils lacérèrent ses vêtements en prenant soin de lui entailler les chaires, jusqu'à ce qu’il soit entièrement nu. Ensuite ils le rasèrent complètement. Les cheveux d’abord, il se contenta de prier, en suite, ils passèrent aux sourcils, ce qui’ l’étonna puis ils lui rasèrent la moustache et la barbe, il s’en sentit plutôt soulagé. Il cru qu’on allait l’égorger quand on lui rasa le cou. L’homme qui s’y appliquait prenait un temps infini pour le faire, une lenteur effrayante, tout en se léchant les lèvres
    -Ethaniel ! Remplace-le !
    L’homme qui le rasait s’arrêta net obéissant aux ordres du maître. Il fit une grimace qui découvrit ses dents puis émit un sifflement de frustration qui ressemblait à celui d’un serpent. Mais il céda la place à un autre qui continua le  travail  . Lui aussi semblait excité par cette tâche il s’agenouilla a coté de lui le regard fébrile et entrepris à son tour de lui raser le cou après lui avoir longuement caressé les carotides du bout des doigts. Celui qui lui semblait le plus jeune des hommes debout devant lui semblait se sentir vraiment mal : sa bouche tremblait et il se mordait la main si violemment que deux filet de sang lui coulaient des commissures.
    -M...Maître.

    -Je sais David, je sais, tu peux sortir
    -Je peux l’accompagner Maître avec votre permission
    -C’est très généreux de ta part ‘‘La Hyène’’. Je t’en remercie, installe-le et reviens-nous vite. Mais nous prendrons tout notre temps. N’est-ce pas Ethaniel ?
    -Je vous en remercie Maître. Le dénommé “ La Hyène” s’inclina avec respect puis, pris David dans ses bras :
    « -Allez viens mon frère, ça va passer. »
    Henri cru voire de la compassion chez ses deux hommes, alors il les supplia du regard. “La Hyène’’ croisa son regard, et soudain, il éclata de rire, un rire moqueur au début qui se transforma bien vite en rire de dément, un rire méchant qui découvrait des dents pointues. Ils l’entendirent rire longtemps. Jusqu’à ce qu’il soit trop loin pour être entendu.
    «- Tu comprends pourquoi on l’appelle “La Hyène’’ ?
    -Il va nous faire toutes les lettres de l’alphabet. Cette dernière réflexion déclencha l’hilarité générale de ses bourreaux. Et il vit avec horreur qu’ils avaient tous les dents pointues.
    « -Allons allons, voyons mes enfants ! Calmez-vous sinon vous allez blesser notre… Âmi. Le ton était moqueur et amusé. -A vos ordres Maître. Ils avaient répondu ensemble d’un ton enfantin qui le mit vraiment mal à l’aise. Après, ils lui rasèrent le haut du corps en s’y prenant à tour de rôle et avec une lenteur répugnante. Puis ils passèrent aux bras et au dessus des mains que certain d’entre eux jugèrent “fort belles’’
    « -Pourquoi faites-vous ça ? Se plaigna-t-il.   ((...))  
    -J’ai raté quelque chose ? demanda celui qu'ils appelaient "La Hyène"

    -Comment va David?
    -Ça va, il avait "soif," c'est tout, Il ne se maitrise pas encore très bien .  
    -Tu peux reprendre ta place si tu le souhaite.
    -Merci Maître, La hyène  repris son "travail avec un plaisir qu'il ne pris pas la peine de dissimuler. ((.....)) Le prisonnier sentit la panique le gagner  
    -Oh mon dieu aidez moi ! Il prit de suite un fulgurant coup de poing sur la bouche :
    « - Tu n’évoquera pas le nom de ton seigneur en vain ! Et quand le rasoir toucha sa peau, il s’évanouit. Un seau d’eau glacer le réveilla aussitôt.
    « -Espèce de lâche ! Un bon conseil : reste éveillé ((...)) ! Compris ? »
    Il essaya de prier pour échapper à ce qui lui arrivait, mais il n’y parvint pas. La Hyène pris son temps pour s’exécuter. ((.....))

    Il n’eut aucune réaction.  L’Homme ordonna alors :
    « _ Mettez-le à genoux et amenez moi son chapelet.
    _Non ! Je vous en supplie !
    _Tu n’en est pas digne !
    Ils durent se mettre à plusieurs pour le maintenir en place.
    _Tenez lui les bras en croix, et ouvrez lui ses mains.
    Ils étaient cinq, l’un d’entre eux se plaça derrière lui et l’attrapa par les épaules. Les quatre autres s’agenouillèrent de chaque cotés deux maintenaient ses bras tendu, pendant que les deux autres, tenaient ses mains ouvertes de force. L’Homme s’approcha d’eux. Il tenait une brosse en métal à la main. Il lui serra un poignet avec force et dit : _Cette main à été bénie pour qu’elle puisse bénir à son tour. Cette main qui ne sait pas bénir ; cette main qui ne sait que maudire ; cette main n’aurait jamais du être bénie !
    Et par trois fois il râpa la paume de sorte qu’elle soit couverte de sang. Il recommença avec l’autre main .Il sorti de la pièce et se saisit d’un petit paquet blanc qu’une femme qui venait d’apparaître sur le seuil tenait à la main Il se retourna et le jeta sur le sol.

    _Rhabillez-le, et renchaînez- le. »
    Il se retrouva seul vêtu d’une grande robe banche semblable à celle que revêtait les condamner au bûcher. Il était abattu, blessé, humilié. Pourquoi cela lui arrivait-il à lui ? Il n’était pas le seul inquisiteur.
    C’est peut après que la voix commença à lui parler, c’était sa propre voix. Les visites c’étaient arrêtées. On lui passait ses repas par une petite ouverture au bas de la porte. Il ne voyait plus personne, et cela lui manquait, malgré les punitions. Il comprenait enfin les souffrances de ceux qu’il avait jugés. Mais pourquoi lui faisait-t-on subir cela à lui ?
    Alors qu’il n’espérait plus jamais voir personne. La porte s’ouvrit. Il s’apprêtait à se mettre a genoux, mais une voix qu’il ne connaissait pas lui dit :

    « _Tu peux restez assis, je ne vais pas te battre. Il s’assit sur le lit et baissa la tête. Un être androgyne très beau (où très belle) à la peau presque noire vint s’asseoir a ses cotes. :
    _Ne dis rien. Comme sa voix était douce comparée à celle froide et cruelle de l’Homme.
    _Regarde moi. L’Être lui caressa le visage en suivant les contours : le long du nez, le tour de la bouche, des yeux, autour des oreilles, la racine des cheveux dégarni au dessus des tempes. _Tu vois, ils ont repoussés. Je peux voir tes mains ? 
    L’Etre les contempla un court instant, puis dit :
    _Elles sont comme avant, on ne voit aucune marque, c’est étonnant, le maître avait pourtant fait en sorte que les marques restent. C’est peut-être un signe ? Je vais t’expliquer quelque chose : certains de mes amis, comme moi-même, nous avons été victimes de gens comme toi. La plupart d’entre nous ont perdu des membres de leur famille, ou des amis de façon atroce. Tu veux savoir comment ? On les à brûlés vifs en place publique. Ca ne te rappelle rien ? Moi on me persécute pour ce que je suis : ni mâle ni femelle, ou plutôt, les deux à la fois. Certain d’entre nous on été accusés de sorcellerie sous des prétextes fallacieux, parfois par la jalousie d’un voisin. On les a enlevés enfermés, torturés.  Le maître nous à libéré, et à fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui. Nous lui sommes é-ter-nelle-ment reconnaissant et quand je dis éternellement, ce n’est pas qu’une simple façon de parler. Certain d’entre nous sont trrès vieux tu sais ?

    _Je ne comprends pas ce que vous essayez de me dire. Qui êtes-vous ?
    _Nous essayons d’être la justice. Ceux qui nous ont fait du mal ont tous été puni.
    _Alors pourquoi suis-je encore en vie ?
    _Parce qu’Eléanor… elle lit dans les pensés tu sais ? Il lui arrive même de voir dans l’avenir et c’est pour cette raison que nous te gardons en vie, parce que nous lui faisons confiance, comme elle a confiance en toi, malgré les horreurs que tu voulais lui faire…. Eleanor disais-je pense qu’il y a quelque chose de bon en toi, elle est persuadée que tu seras, comme nous, le bras de la justice et que tu sauras faire bon usage de tes dons à venir. « Quels dons ? »  _Mais avant tu dois expiés tes erreurs. Il te faut comprendre par toi-même. Nous savons aussi pardonner. Moi aussi je pense que tu n’es pas si mauvais. J’ai entendu dire que contrairement à tes sinistres…amis … tu n’as jamais mutilé personne : pas d’yeux arrachés, ni d’ongle, ni de doigts tranchés…ni de…
    _ Taisez-vous. Je vous en supplie.
    _Cela te fait donc horreur ? Le regret serait-il en toi ? Aurais-tu agit par lâcheté contre tes propres convictions ? Au départ, souvient toi, tu ne voulais pas faire ce travail, si toutefois on peut appeler ça un travail. Tu t’es laissé convaincre par peur. N’est-ce pas ? Tu as crains d’être accusé. Mais tu n’as rien fais pour aider ces malheureux. Tu as pris gout à leurs souffrances. Même si tu étais le moins pire des bourreaux. Mais tu étais quand même un bourreau…Regarde-moi.  Il garda la tête baissée de honte.
    _J’ai dit : regarde-moi. Il releva la tête en gardant les yeux baissés. L’Être lui caressa une dernière fois la joue et dit avec la voix douce d’une mère à son tout petit « qu’est-ce-que tu as fais ? » ensuite elle le quitta. Il n’avait plus que sa voix pour lui tenir compagnie, la voix de sa conscience qui le harcelait sans cesse. Puis un jour il avait fini par exploser. Un hurlement déchirant résonna dans la nuit Un hurlement de haine de désespoir et de rancune :

    « _Non ! Non !non ! Vous m’avez menti ! Pourquoi ? Menteurs ! Assassins ! Porcs ! ((...))Les suppôts de Satan c’est vous ! Vous m’avez maudit. »
    La porte de la cellule s’ouvrit à la volée et une sixaine de personne y entrèrent en courant.

    « _Qu’est ce qu’il y a ?
    _Il m’ont menti. Il m’ont trompé » Il frappait le mur avec ses poings et ses doigts étaient écorché et plein de sang. Je suis un monstre, un monstre, un monstre… » Son cri se transforma en une plainte douloureuse. « _Laissez-nous s’il vous pait, je crois qu’il est prêt» la voix de l’Homme n’était pas la même elle était plus douce et pleine de compassion. Ils sortirent en silence. L’Homme s’approcha de l’ancien prêtre, s’agenouilla auprès de lui le pris par les épaules et dit. Simplement :
    « -Je sais, je sais. » Puis il le serra tendrement contre lui, comme on berce un ami et celui qui s’appelait jusqu’alors père Henri éclata en sanglot jusqu'à l’épuisement.  

                                                                               ****************                                                       

     

        Le miaulement d’un chat en colère ramena Herryck à la réalité, où plutôt au présent. Son passé était dur à assumer. Il le maudissait plus que tout. Quatrième fils d’une famille de noble on l’avait fourgué d’office dans les ordres. C’était comme ça à l’époque .L’aîné avait la fortune le suivant était militaire avec une belle charge de gradé d’assurée, et le suivant encore se retrouvait avec une soutane sur le cul. Tant pis pour la vocation. Pas étonnant que ça ai dégénéré partout. L’abolition des privilèges et du droit d’aînesse avant été une bonne chose dans ce cas précis.  Eleanor lui avait rendu un grand service en lui mordant le cou.
    Après sa crise de larmes, il s’était réveillé dans une chambre somptueuse du château. Il avait apprit la vérité sur ses hôtes. Ils lui avaient pardonné, ils en avaient fait un des leurs, puis il était devenu leur amis mais pas tout de suite. Au départ, il le voulait immortel pour pouvoir le punir éternellement, pour lui faire payer les crimes de l’inquisition au nom de tous les autres. Ils voulaient le faire souffrir : une longue très, longue vie de souffrances. Seule Eléanor avait foie en lui. La nuit de son baptême sanglant elle l’avait mordu en prenant soin de ne pas le faire souffrir puis elle lui avait donné de son propre sang pour parfaire la transformation, après, il ne se souvenait plus très bien il se souvenait d’avoir souffert longuement d’une faim et d’une soif étrange. Il avait vécu plus de trois cents ans en compagnie d’Eléanor et d’Edgard, le maître, celui qui l’avait si souvent battu. Les cinquante premières années avaient été terribles, la souffrance avait été autant physique que morale. Edgard et ses acolytes y veillaient avec beaucoup de zèles. Mais le zèle d’Eléanor était bien plus grand, aussi grand que son pouvoir de persuasion. Elle avait eut son baptême sanglant des crocs d’Edgard le plus vieux d’entre eux, le maître à tous. Aussi lui devait-elle obéissance absolue pour ses deux raisons. Mais elle réussi patiemment, en usait de son charme de frêle jeune fille, et de toute sa tendresse, à changer le comportement d’Edgard et par ce fait, celui des autres. Et pendant les vingt années suivantes, leur façon de considérer Hérryck avait changé, il était devenu leur ami. Il l’était toujours. Ils lui avaient appris comment se nourrir, comment changer d’identité, de métier, de vie, et comment choisir ses proies. Eléanor lui avait expliqué tout ce qu’il voulait savoir, avec beaucoup de patience et de tendresse. Et après plus d’un siècle, et avec la permission d’Edgard, elle lui avait enseigné le reste. Avec une très grande sensualité, elle avait fait de lui un homme, un vrai. Elle parvînt à le déculpabilisé, elle lui fit ressentir les plaisirs de la chair. Des plaisirs inouïs qu’il n’avait encore jamais imaginé. C’était bien mieux que de faire ça avec sa main et de prier sa honte ensuite. Avec le temps il avait rangé définitivement sa vocation religieuse dans un tiroir. Il était devenu un autre homme, un vrai, tout en étant un vampire.             

    Voila comment il se trouvait aujourd’hui à attendre qu’un salopard daigne montrer sa carcasse. Afin de lui prendre sa vie. Voila qu’elle était sa proie ce soir. La chose qui lui répugnait le plus. La chose qu’il préférait chasser par-dessus tout. Ce soir là, il avait choisit un porc qui aimait les petits enfants d’une bien triste façon.  Après son rôle d’inquisiteur, il avait changé plusieurs fois de métiers. Toujours des places hautes de la société. Rien à voir avec les vampires de films qui ne sortent que la nuit pour chasser les vierges. Ils avaient une vie sociale tout à fait normale. Dans cette vie là, il était docteur en médecine et était chef d’un laboratoire de recherche des maladies sanguines, les vampires ont un sens de l’humour assez particulier, voir défiler des fioles de sang avait quelque chose d’assez amusant pour quelqu’un comme lui, mais il exécutait son métier avec beaucoup de sérieux et, chose étrange, avec beaucoup de ferveur. Il avait même été prêtre dans une vie antérieure. Juste après sa première vie. Edgard lui avait conseillé de ne pas trop s’éloigner de sa personnalité primaire pour commencer sa première vie de vampire. Il était devenu ‘un homme bien’ Un prêtre au service des pauvres. Tout cela faisait de lui un être étrange. Ce qui plaisait beaucoup à Franck. Franck, son presqu’amant qui devait être en train de se faire du mauvais sang à la maison. Depuis de nombreuses années qu’ils vivaient ensemble, ils attendaient la venu d’une troisième personne, une femme, qui ferait le lien entre eux et permettrait à Franck d’être initié de façon définitive. Herryck ne pouvait pas le faire lui-même car ils étaient de même sexe, et une autre femme du clan ne pouvait pas le faire non plus car ils étaient trop liés l’un a l’autre et quelles-mêmes était toutes liées de leurs cotés, Les codes du clan étaient très complexes. Après avoir été initié par Eleanor et il avait vécu plus de trois cents années avec elle et Edgard avant de pouvoir vivre seul, puis avec un compagnon. Et bientôt une compagne. Eleanor le lui avait certifié : c’était pour très bientôt. Il aurait un indice un soir de chasse. Le vent devenant de plus en plus glacé, il avait froid, mais il s’en fichait. Le froid était apaisant, il y avait bien longtemps que cela ne lui procurait plus aucune douleur. Le vent jouait avec des papiers dans la ruelle. Sans trop savoir pourquoi Herrick suivit du regard un de ces morceaux en particulier comme s’il avait quelque chose d’important. De très important. Le vent était rapide dans la ruelle étroite, et pourtant ce bout de papier semblait prendre son temps, voletant doucement au dessus d’un tourbillon de feuilles mortes. Puis ralentissant encore, il vînt se poser dans sa main. « Comme un papillon sur une fleur »pensa-t-il
    _Un papillon sur... !  N’importe quoi ! Tu vieillis mal mon vieux ! mais quel con! Il venait de parlé à haute voix surpris par sa propre pensée. Puis sans trop savoir pourquoi. Il plia soigneusement le bout de papier, sans le regarder, et le rangea avec précaution dans l’une de ses poches.

     

         

      « _Ha te voila toi ! C’est pas trop tôt ! Je vais enfin faire une bonne action. »
    Le monstre venait de sortir du coin de la rue. Il sortait d’une soirée bien arrosé avec des amis qui ignoraient ses sinistres travers. Ce soir son destin l’attendait. Il avait rendez-vous avec la mort.
    D’abord la chasse, suivre la victime de façon qu’elle se sente suivit pour lui ficher la trouille. Ça c’était bon. Cependant, cette nuit là il avait attendu trop longtemps.
    Tant pis pour le jeu du chat et de la souris, ce serais pour une autre fois. Et puis il commençait à avoir vraiment soif. Ses dents commençaient à le faire souffrir. L’autre aurait à peine le temps d’avoir peur. Dommage, la peur donnait un goût exquis à la nourriture contrairement à la douleur. Il s’était de toute façon donné pour habitude de ne jamais faire souffrir ses proies. Un point d’honneur ! Le salaud devant lui s’était rendu compte qu’on le suivait. Son cœur s’accéléra dans sa poitrine. Herryck l’entendait battre. Il était encore étonné de ses facultés accrues. Le connard se retournait sans arrêt, il se savait en danger. Il transpirait comme un porc. On allait lui faire payer ses erreurs il en était sûr. Il marchait pratiquement à reculons. Il fut soulagé l’espace d’une courte seconde en voyant que personne ne le suivait. Juste avant de sentir deux mains se poser sur lui et lui faire faire volte face. Cette faculté de pouvoir se déplacer à coté de quelqu’un en lui insufflant mentalement qu’il n’y avait personne plaisait beaucoup au vampire, même si ce n’était possible que pour un très court instant. Cela effrayait la nourriture :
    « _Je suis là » dit-il du bout des lèvres avant de faire un grand sourire qui découvrait des dents acérées.
    « _Oh non de Dieu ! »
    La réplique lui valut une gifle magistrale du revers de la main suivit d’un magnifique vol plané jusque dans les poubelles.
    Herryck s’approcha de lui à grands pas et le releva brutalement :

    « _On ne blasphème pas ! Grinça-t-il entre ses dents serrées, la mâchoire inférieure légèrement plus avancée lui donnait l’air encore plus méchant. Il colla le monstre contre un mur en le serrant par le cou. Il buvait la terreur de sa victime en le fixant dans les yeux. Le visage rempli de haine, il lui semblait qu’en tuant il tuait cette partie de lui-même qu’il haïssait tant.
    _Tu vas payer pour tout le mal que tu as fais aux enfants ! Œil pour œil dents pour dents ! Le mal pour le mal ! _Non pas ça ! Ne faites pas ça !

    _Pas quoi ? ((...)) Il parlait lentement articulant chaque syllabe. Puis s’approchant de son oreille il souffla : _C’est ton sang qui m’intéresse !
    _Mais qui êtes-vous bon sang ?

    _Regardes moi bien. Quand il vit les dents longues et pointues qui s'allongeaient atrocement, il voulu hurler mais il n’en eut pas le temps. Il n’eut aucune douleur et n’eut même pas le temps de s’en étonner.
    Herryck laissa tomber le corps mou. Il fit un vague signe de croix de la main au dessus du corps en prononçant les mots rituels en latin. Et ajouta :
    « _ que dieu te juge et n’ai aucune pitié de ton âme ».

    Il prit la tête dans ses mains et la tourna violemment. Juste pour le plaisir d’entendre les os craquer.

    Puis il transporta le corps dans les poubelles afin que les rats effacent les traces de ce qu’il venait de faire.     

     

    à suivre trilogie rouge: Franck

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    Le cri le surpris à un tel point qu'il en échappa tout ce qu'il avait dans la main, fusil y comprit . En ramassant son fusil, il écrasa sa cigarette par mégarde, « et merde » lâcha-t-il. 

    Et impossible d'en refaire une autre, tout le paquet avait été renversé, et le tabac éparpillé par le vent.

    Le cri venait de loin mais l'entendait bien. Il n'arrivait pas à définir ce que le cri avait d'aussi étrange, mais il lui sembla qu'il avait quelque chose de douloureux et surtout, quelque chose d'humain. Captivé par le cri, il ne s’aperçut que tardivement de l'autre grognement qui s'approchait de lui. Et lorsqu'il s'en aperçu, c'était trop tard, le loup était déjà à deux pas de lui.  Surpris, il  recula et butta sur une pierre. Il échappa son fusil en tombant. Il essaya de le récupérer, en vain.

    Le fusil se trouvait exactement entre lui et le loup qui avançait toujours lentement, très lentement. Antonin, lui était bêtement par terre , à quatre pattes, tétanisé par la peur faisant face au loup, la main tremblante tendu vers son arme qu'il n'osait pas récupérer. Le loup avançait toujours. Antonin commença à reculer lentement en essayant de se dépêcher. Il trébucha et se retrouva assis comme un con faisant toujours face au loup qui avançait.

    Antonin ne pouvait plus bouger, il était paralysé par la peur. Il voulut crier appeler à l'aide, mais sa voix était bloquée. Pensant sa dernière heure arriver, il ferma les yeux.

    ***

    ...Il sent le loup s'approcher de lui. Il est si près qu'il sent sous souffle. La bête a du mal à respirer. Elle semble souffrir . Elle est à présent sur ses jambes . Quelque chose de poisseux s'échappe du ventre de la bête. Antonin le sent bien. Il voudrait savoir ce que c'est mais il n'ose pas ouvrir les yeux. Il ne peut pas ouvrir les yeux. La bête s'allonge sur lui. Elle gémit, elle pleure. Sa gueule ouverte est dans sa main. Il sent ses dents contre ses doigts. La bête sursaute, pousse un cri, sursaute encore, et meure dans ses bras.

     

    ***

     

    Pendant qu'il me racontait son histoire, Il regardait autour de nous pour être sûr qu'on ne nous écoute pas. IL avait l'air terrifié par ce qu'il venait de vivre, mais peut être plus encore par le risque d'être pris pour un fou.

    Il avait gardé la dépouille de la bête, et il voulait que je la vois avant de l'enterrer. Il voulait me monter les blessures et savoir ce que j'en pensais.

    Arrivés chez lui; il me montra l'animal en question, une bien belle louve.

    « -Regarde, me dit-il,comme la pauvre bête a été éventrée. Elle a pissée tout son sang sur mon pantalon. Je me suis demandé ce qui me coulait dessus cette nuit . On croirait que quelqu'un a voulu la dévorer vivante. »

     

    J'étais penché sur le corps de la louve, et ce qu'il venait de dire me frappa comme s'il venait de confirmer ce que je pensait sans pouvoir y croire.

    Nous nous sommes regardé un long moment comme si mutuellement, l'un pouvait lire les pensées de l'autre.

    Oui, il avait bien dit "quelqu'un"  Et apparemment, il se pouvait qu'il ait raison.

    Il était inutile de dire qu'il ne fallait en parler à quiconque. Nous le savions déjà. Soudain il me sembla entendre un bruit à l'extérieur, j'eus l'impression d'être observé. Antonin remarque mon inquiétude, et me demanda ce qui se passait. Je lui répondis que se devait être le bruit du vent. Mais il n'était pas dupe, d'autant qu'il n'y avait pas une once de vent ce jour là.

    Dehors, nous vîmes des traces de pas près de la fenêtre, comme ci quelqu'un était resté planté là sur la pointe des pieds. Ce devait être quelqu'un de petite taille. Nous n'avons jamais su qui c'était. Mais le lendemain, nous avions la preuve qu'il (ou elle) nous avait écouté.

                                                                                                                                                                            

     le bestial suite 3 >>


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    < la rencontre

    ( avec fond sonore)
    La nuit suivante, l’orage le réveilla. Il se rendit compte alors à quel point il avait soif. Il essaya de se hisser vers la minuscule fenêtre à la vitre cassée qui a elle seule éclairait la cave la journée. Il voulait récupérer de l’eau pluie pour boire. Il ne parvint qu’à se couper les poignets et les avants bras. Il s’accrochait désespérément au rebord de la fenêtre d’une main, plaçant l’autre aussi loin qu’il le pouvait en avant pour récolter de l’eau, ses pieds griffant le mur pour essayer de rester en place le plus possible. Le vent poussa une vague de pluie derrière la vitre. Mais comme la cave était enterrée et que la vitre à l’extérieur était au ras du sol, c’est de la boue qu’il prit dans la figure, il en avait plein les yeux. Il tomba à la renverse. La peur s’empara de lui. Il allait mourir de soif. Une mort atroce, il ne voulait pas ! Il se précipita contre la porte. Il la heurta de toutes ses forces. Et il hurla de toutes ses forces pour que quelqu’un vienne le secourir. Il voulait de l’eau, pour sa gorge, ses mains et ses bras blessés, pour ses yeux. Il hurla jusqu'à l’épuisement. Il fini par s’endormir sur les marches. Il ne se réveilla pas quand la porte s’ouvrit. Il crut qu’il rêvait quand quelqu’un le pris dans ses bras pour l’emporter dans une autre pièce de la maison. Une pièce entièrement blanche. Il se laissa déshabiller plus par épuisement que par docilité. Il tremblait, plus de peur que de  froid. Il se réveilla totalement quand on le plaça dans une baignoire d’eau à peine chaude. Pris de panique, il voulu en sortir mais deux mains le saisir par les épaules l’obligeant à rester dans l’eau.
    _De l’eau !  
    _Non !
    Alors qu’il allait boire l’homme l’en empêcha.
    _J’ai soif !

    _Ne bois pas ça, c’est plein de savon.
    Il se sentait frustré, avoir toute cette eau et ne pas pouvoir en boire une seule goutte !
    _Tiens avale ça plutôt. Et boit doucement.
    L’homme lui tendait un grand verre d’eau, il le regardait d’un air sévère, les sourcils obliques, les dents de devant serrées et les lèvres en avant, il terrifiait Franck. Il prit le verre d’eau fraiche et dit faiblement :
    _merci.
    L’homme eut un sourire amusé, apporta une chaise à coté de la baignoire pour qu’il puisse y poser le verre une fois vide, et sortit le la salle de bain.


    Franck sursauta en entendant un claquement de porte. Retour brutal à la réalité ! Il n’avait pas pour habitude d’être pris par ses souvenirs. Il se leva lentement, en soupirant alla vérifier que les portes et les fenêtres de la maison étaient bien fermées. Le temps était à l’orage, c’était surement pour ça qu’il se sentait si angoissé ce soir là. Il détestait l’orage. Il lui semblait que toutes les choses difficiles de sa vie lui étaient arrivées pendant un orage. Il se fit un café plus que serré pour resté éveillé, et retourna s’asseoir dans le canapé, il brancha la télé, espérant se distraire un peu, sans aucune conviction.
     Il se réveilla en sursaut avec l’impression d’avoir fait un cauchemar. Surpris, il ne s’était pas rendu compte qu’il s’endormait.  La tasse de café était froide. Il en bu une gorgée et fit la grimace. « Vraiment infecte » Il n’aimait pas le café mais ne pouvait pas s’empêcher d’en boire.

    Il alla se préparer une tasse de chocolat.
    La toute première fois qu’il en avait

    bu remontait à très longtemps mais il n’en avait jamais oublié le gout.


    Il se revoyait assis dans un fauteuil devant un bon feu de cheminée enveloppé dans un peignoir épais bien trop grand pour sa taille d’affamé. L’homme assis à coté lui maintenait fermement la main pendant qu’il soignait son poignet avec un linge imbibé d’un produit jaune qui brûlait atrocement.
    _Jolis coupures !
    Après avoir fini le pansement, il fit claquer ses doigts d’un coup sec en montrant sa main qu’il essayait de caché dans la manche du peignoir, elle était encore plus meurtrie que l’autre. Il hésita à la montrer pensant à juste titre qu’elle le ferait encore plus souffrir que la première.
    _L’autre !
    Il céda devant le ton autoritaire. Il tendit la main meurtrie, l’homme s’en empara brutalement et la soigna avec application, en prenant bien son temps, et en veillait à n’oublier aucune coupure. Tout ça de façon un peut trop énergique à son gout.  
     Il ne savait plus s’il devait se sentir rassuré ou s’il devait avoir peur. L’homme s’approcha derrière lui et se mit à lui caresser les cheveux. Il se redressa brutalement, l’air offusqué. 

    _ Pour qui me prends-tu ? lui dit l’homme en esquissant un léger sourire. Je vérifiais simplement que tu n’héberges pas des hôtes indésirables, rien de plus. Apparemment il n’y a personne. Avec des cheveux aussi courts c’eut été un exploit pour ces petites bêtes. Tes cheveux sont très courts ; ça me fait penser que l’on cherche partout un jeune homme avec des cheveux aussi courts que les tiens. Et d’après les dire

    s il serait aussi maigre que toi, il paraîtrait qu’il aurait volé une très grosse somme d’argent chez le cordonnier avant de l’agresser sauvagement et de s’enfuir. Quelle ingratitude ! Il le traitait avec tellement de gentillesse !
    _Mais c’est faut ! J e n’ai pas…  
    _Assied toi. Maladroit que tu es. Je ne pouvais pas savoir que c’était toi avant que tu me le dises…
    Il s’effondra dans le fauteuil la tête dans les mains.
    _...Mais je m’en doutais un peu. Il posa ses mains sur ses épaules dans un geste protecteur. Mais quelque chose me dit que ce vieux grigou à non seulement menti, mais qu’il a plein de choses à se reprocher. Non ?
    _...
    _Non ?
    _si.

    Il s’assit dans le fauteuil d’en face.
    _Bien. Voilà ce qu’on va faire. Tu resteras ici le temps de te remplumer un peu, et d’être moins reconnaissable. Par contre il te faudra travailler pour rembourser

    la vitre que tu as cassée et la nourriture que tu as volée.
    Tu devras m’obéir, et sache que je peux être très sévère. Compris ? »
    Le pauvre Franck se sentait perdu, cela n’allait pas encore se produire. Il senti une boule dans sa gorge et une grande envie de pleurer. Ce fut pire encore quand il s’aperçut que l’homme le dévisageait. Il eut l’espace d’un bref instant, la conviction absolu qu’il entendait ses pensés …
     _ Ça suffit ! Je suis correcte moi !
    Il levé d’un bond et semblait soudainement très en colère. Le pire, c’était cet éclat dans ses yeux. Ils semblaient briller d’une lueur presque animale. Il s’approcha brutalement, l’attrapa par le devant du vêtement qu’il portait et le mit debout d’un coup sec, et l’obligea à le regarder droit dans les yeux (« des yeux de fauves »)
    Le pauvre garçon ne p

    u empêcher un gémissement aigu de sortir de gorge.
    _Si vraiment j’avais voulu abuser de toi je l’aurais déjà fait !
    Puis il le rejeta dans le fauteuil.
    A l’extérieur, l’orage semblait suivre la colère de l’homme éclairs et tonnerre s’étaient déclenchés en même temps.
    _Attends ici ! Si tu avais l’idée de te sauver sache que je te retrouverais très vite. Et gare à toi !
    « Pour aller où ? Dans cette tenue ? Et par ce temps?»

    L’homme sorti de la pièce en le laissant complètement abattu. Il resta seul un long moment pelotonné sur le fauteuil. Dans la cheminée, le feu avait perdu de sa vigueur. Maintenant il avait froid, et l’avenir lui paraissait cruellement incertain. Il n’avait pas d’autre endroit où aller. Ils le savaient tous les deux.
    _Je ne sais toujours pas comment tu t’appelles ?
    Il sursauta.
    Comme c’était étrange ! La voix était plus douce. Ce n’était qu’une question polie, posée sur le ton simple d’une conversation toute à fais banale. Il avait ramené du bois et il le mit en douceur dans l’âtre. Il n’y avait plus aucune trace de colère. Comme s’il ne s’était rien passé.
    Il quitta la pièce et revînt quelques instants après avec deux tasses fumantes, une grande et une petite. A sa surprise la plus grande était pour lui :
    _ Je suis près à parier que tu ne sais pas ce qu’il y a dedans. Ou tout au moins que tu n’en as jamais gouté. Je me trompe ?
    _Non, Je…

    _C’est du chocolat. Tout simplement, Dans du lait c’est très bon. Vas-y goute. Si tu n’aimes pas ce n’est pas grave. Je ne t’en voudrais pas. Tu as le droit de ne pas aimer.
    Il avait appuyé le mot ‘droit’ intentionnellement.
     
    Oui, Le fameux chocolat, la première bonne chose qu’on lui donnait de toute sa vie. Et en plus il avait adoré ça. Le souvenir était intarissable. L’émotion était restée intacte. Il fallait vraiment qu’il ait eu une triste vie pour en être émus à ce point là. Décidément cette soirée avait été pleine de surprises.       
    « _ Et bien ? Comment t’a

    ppelles-tu ? Tu as bien un nom ? Un vrai ? Pas un numéro de matricule.
    Georges reposa sa tasse sur la petite table posée entre eux. Machinalement il jeta un coup d’œil pour voire s’il buvait la même chose que lui. Il lui sembla que oui. Sauf que le liquide était plus foncé, presque rouge. Etrange ! Georges lui sourit légèrement. Un très court instant il cru qu’il avait les canines légèrement plus pointues qu’un homme normal.  
    _Et bien, j’attends. 
    « La longueur de ses canines. »
    _Je te fais peur ?
    _Non, c’est l’orage.
    Décidément cette boule dans la gorge n’était pas près de partir.
    _ben voyons.répondit l'autre d'un air amusé. Et ton nom ?
     Il soupira, de toute façon il n’avait pas le choix. .. Puis il se ravisa au dernier moment et répondit :
    _Jérôme.
    Ce à quoi l’autre répond

    it :
    _Menteur ! Avec un sourire à peine dissimulé.
    Non, il avait des dents parfaitement normales. 
    _Bon d’accord ; « Bienheureux ».

    _Pardon ? Parles plus fort s’il te plait je ne t’entends pas.
    (« S’il te plait ? » c’était sans doute la première fois qu’on lui parlait ainsi « S’il te plait ! »)
    Il prit une profonde inspiration et répondit :
    _Bienheureux.
    _Bienheur…. ?? Ca pour une surprise s’en est une. Je ne sais pas si je dois en rire ou pleurer avec toi ! Qui a bien pût te donner un nom pareil ?
    _En tous les cas, ce n’est pas mes parents.
    _Désolé …. Très bien ; alors va pour Jérôme ! Tu t’es choisi un très joli prénom. Et je t’appellerais ainsi. Moi c’est Georges mais tu m’appelleras Monsieur. Tu peux aussi m’appeler Maître !
    (« Maître ? »)  
    _Ce n’est qu’un titre dû à ma condition. Je suis notaire, et de même que les avocats, les gens s’adressent à nous de cette façon. Personnellement, je n

    ’aime pas du tout. Et toi qu’en penses-tu ?
    Il ne su que dire.
    _Très bien Jérôme. Ici tu as le droit de parler. Tant que tu reste poli et correcte tu n’as pas de soucis à te faire.
    Il lui passa la main dans les cheveux en signe d’affection. Enfin, il fit comme s’il y avait des cheveux.
    _Faudra attendre que ça repousse .Aller debout ! On ne va pas passer le reste la nuit ici. Je vais te montrer ta chambre. Je l’ai préparé moi-même tout à l’heure. Tu y trouveras une de mes chemises. Tu l’enfileras pour dormir. Tu ne va pas garder ça sur le dos pour la nuit - Lui montrant le peignoir il en profita pour le prendre par l’épaule - C’est à l’étage au dessus. La chambre n’a pas servis depuis que j’habite ici, mais avec la vie que tu as eue je suis persuadé qu’elle te plaira. J’allais oublier un détail : si tu as besoin de te levé la nuit, tu vois ce à quoi je fais allusion, il y a un cabinet avec chasse d’eau au bout du couloir. Il lui montra la porte au fond du couloir. J’imagine que tu n’en as jamais utilisé des comme ça, mais en principe il n’y a pas besoin de mode d’emplois, referme bien la porte et garde l’endroit propre. N’hésite pas à nettoyer toi-même en cas de problèmes.
    _Bien monsieur.

    _Parfais. Tiens !  Voilà ta chambre.
    Il le fit pivoter sur sa droite et ouvrit une porte qui donnait sur une pièce superbement meublée. Avec du papier peint sur les murs. Des grands rideaux aux fenêtres. Un li

    t immense avec une table de nuit de chaque cotés. Une armoire gigantesque magnifiquement ouvragée avec un grand miroir sur la porte du milieu. Et un bureau comme il rêvait d’en avoir un, avec plein de tiroirs pour y ranger des tas de livres et apprendre tous ce qu’il rêvait d’apprendre.
    _Et bien vas-y, entre !
    Il n’osait pas. Georges le poussa doucement mais fermement dans la chambre. Il avança lentement à l’intérieur comme s’il avait peur que sa présence fasse tous disparaître d’un coup. Arrivé au milieu de la chambre il se retourna et vit une coquète bibliothèque remplie de livres. Il s’en approcha comme à regret.
    _Tu ne sais pas lire ?
    Il fit non de la tête, les larmes aux yeux.
    _Je t’apprendrait. C’est promis.
    _Merci.
    _Bonne nuit petit. Repose-toi bien. Au fait, j’allais oublier. Dit moi pourquoi tu n’as pas pris les bijoux ?
    _Parce que, c est du vol.
    Il eut un sourire amusé en guise de réponse

    La porte se referma doucement. Il se retrouva seul sans bien comprendre ce qui venait de lui arriver. Il trouva la chemise sur le lit, il enleva le peignoir trop grand pour lui et enfila la chemise toute aussi grande. Comme il nageait dedans elle paraissait d’autant plus grande. Il se glissa dans le lit non sans hésitation. Et épuisé de cette journée pleine d’émotions confuses, épuisé aussi de sa vie pleine de malheurs, espérant enfin un peu de réconfort, il se mit à plat ventre, enfonça son visage dans l’oreiller dodu et moelleux et éclata en sanglots

     

    à suivre : Amanda >






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