• paragraphe 4 Quelle drôle d'ambition!

     

     

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    Quand Sacha la réveilla le lendemain, il était presque onze heures. Elle se contenta d’un simple café en guise de petit déjeuner en se demandant comment elle avait pu dormir aussi longtemps.
    -Tu devais être drôlement fatiguée pour dormir aussi longtemps.
    -Tu aurais dû me réveiller plus tôt.
    -Sûrement pas ! Tu dormais trop bien ! Tu en avais besoin, je pense. Au fait, mes amis ne t’ont pas trop déranger j’espère ? Comment tu les as trouvés ?
    C’était tout Sacha : poser plusieurs questions à la fois.
    - Ils m’ont un peu réveillée.
    -Un peu ?
    -Je ne dormais pas vraiment... Je les ai trouvés un peu bizarre.
    -C’est normal … Ils le sont. !
    -Ils sont parti ?
    -Non ils dorment, ils ont pris ma chambre et j’ai dormi sur le canapé.
    -Désolée.
    -y pas de quoi.
    -Tes amis ont insisté pour que je prenne la chambre. Enfin, quand je dis insisté ce n’est pas exactement la vérité. Ils m’y ont mis d’autorité. Ton ami Alcide m’a porté dans ses bras.
    Sacha ne pu s’empêcher d’en rire :
    -Je regrette de ne pas avoir été là pour le voir.
    -Dis moi, il drôlement costaud pour son gabarit.
    -Encore heureux, c’est l’un des “ videurs’’ de la boite.
    -Il est videur ?! Avec la taille qu’il a ?
    - Oh oui. Et très efficace en plus ! Et plus un emmerdeur est baraqué, plus vite il s’écrase en le voyant arriver. Il est en quelque sorte, célèbre dans notre milieu. Les grosses brutes ont trop peur de se taper la honte en se faisait remettre en place, et quand je dis remettre en place, c’est vraiment dans tout les sens du terme.
    -Et Ambre ? Il travaille avec toi ?
    -Oui il est transformiste. Il commence un numéro en garçon et il le termine en fille, tout en chantant, c’est très impressionnant il est particulièrement doué.
    -Et toi tu fais quoi ?
    -Moi, je maquille, je coiffe les artistes et je les aide à s’habiller. C’est fabuleux, je suis sûr que ça t’aurait plu si j’avais pu te faire embaucher. On t’aurait appris le métier sur le tas, ou aurais fais les costumes, c’est ton métier après tout !
    -Oui c’est certain ça m’aurait plut, mais j’ai un autre boulot de prévu, ce n’est pas moi qui l’ai choisi, c’est la “Rehab”. Je me console en me disant que c’est mieux que rien en attendant mieux.
    -Mouais comme domestiques, franchement c’est une honte ! Non seulement on t’a pris ta vie, mais en plus on t’empêche d’exercer ton métier.
    -C’est tout ce qu’on m’a trouvé comme travail Et je dois me faire à l’idée que c’est impossible de retrouver une place comme celle là.
    -Et pourquoi tu travail d’abords ? Ta carte de Réhab te suffit pour vivre
    - L’ennui c’est que si j’ai largement de quoi vivre, ce n’est pas définitif.
    -Là j’avoue que tu marque un point.
    -Et puis une place comme gouvernante ce n’est pas si mal. Mes ancêtre l’on fait de mères en filles ça doit être aussi des gènes.
    Beerk ! -C’était sa façon habituelle d’exprimer son dégoût- Encore un de ces euphémismes hypocrites, on avait la “technicienne de surface’’, maintenant on a la “gouvernante’’ On se croirait revenu au 19°siècle. Tout ça pour dire que tu seras de corvée de ménage, repassage, bouffe et tout le reste.
    -Nourrie, logée, payée et en plus je serais seule la journée. Ça ne devrait être si pénible, et si ça ne va pas je pourrais toujours abandonner.
    - Logée ? Sûrement dans une chambre de bonne !
    -Sacha, je sors d’une cage, je m’en contenterais.
    -N’empêche que je trouve ça glauque comme situation. Et tu commence quand ?
    -Dans une petite semaine.
    -Alors on a une petite semaine devant nous…

    « J’ai du mal à croire que me sente aussi bien. Ces quelques jours avec Sacha m’ont vraiment fait du bien. Grâce à ma carte de Réhab, J’ai fais le plein de vêtements, (de la tête aux pieds, hivers et printemps puisqu’on est entre les deux) C’est fou ce que ça se démode vite ces truc là. J’ai pris des sacs de voyages aussi pour mettre toutes mes affaires.
    On a fait plein de boutiques, Sacha m’a emmenée au cinéma, au nouveau restaurant qui a ouvert l’an dernier. Elle a loué tellement de films qu’on n’a pas eu le temps de tous les regarder. J’ai un sacré retard à rattraper là aussi. Elle à pris une semaine de congés pour “s’occuper de moi’’. Quand je pense que son patron lui a fait cadeau de sa semaine considérant que c’était pour une bonne cause, je regrette de ne pas être embaucher dans sa boite.
    Avant hier on est allé à la piscine, c’est dingue comme ça m’a détruite moralement la prison, j’avais peur de me montrer en maillot, peur d’aller dans l’eau. Heureusement il y avait beaucoup de monde ce qui, paradoxalement m’a rassuré, car personne m’a remarqué, personne n’a fait attention à moi, et j’ai trouvé cela fantastique, apaisant. J’ai fait plusieurs longueurs, bien que je sois rouillée. L’eau à cet avantage de faciliter les mouvements.
    Hier on est retourné faire des achats, on en a fait pratiquement tous les jours. Je me suis offert quelques livres, Sacha a insisté pour m’en offrir la moitie car la carte est limitée pour ce genre d’achat, c’est considéré comme du luxe. Alors il faudra que j’attende le mois prochain pour en acheter d’autre.
    Je pars demain, je sens bien que Sacha est inquiète, mais ça va aller, je sais que ça va aller. Enfin, j’espère. J’ai mon itinéraire, train, bus, et une petite partie à pied. J’ai appelé chez Jéckil et Hydes, c’est leurs noms. Quand j’ai dit ça à Sacha, elle a pris un tel fou rire que j’ai cru qu’elle allait se pisser dessus ; Je ne me souviens pas l’avoir déjà vu rire autant. C’est le nom de mes futurs employeurs, ils travaillent touts les deux dans un laboratoire d’analyse et recherche sur les maladies du sang : Dr Hydes et “mister’’ Jéckil, l’inverse du bouquin. Sacha m’a dit qu’au moins avec deux mecs qui vivent ensemble je ne risquais pas de me faire violer. « M’enfin, en voila un langage ».Mais c’est certainement vrai.
    Aujourd’hui c’est le grand tri. Mes anciennes affaires ; Elle avait tout gardé. C’est dans des cartons. Des vêtements pour l’essentiel, les livres lu et relu, des cd, elle n’à touché à rien, je lui avais pourtant dit de les prendre pour elle, mais elle n’en a rien fait. C’est une véritable amie. »
    « Plus tard…
    Ça y est, c’est fait, plus vite et moins difficile que je le redoutais. La grande majorité de mes vieux vêtements part pour le recyclage, la plupart sera redonné, ils ne me vont plus et sont démodés, et puis de toutes façon, j’ai acheté du neuf. J’ai retrouvé avec plaisir quelques bibelots, des souvenirs, des photos, ce genres de petites choses et les cadeaux de Sacha. Tout cela tiens dans un demi-placard. Ce que j’emmène tient dans deux sacs. J’ai limité au maximum ce que je dois emporter, car je ne sais pas si je vais avoir un bus, il y a des grèves, c’est bien ma veine ! Je n’ai pas très envie de me taper le trajet à pieds, par ce temps, chargée comme un mulet, d’autant plus que j’arriverais en fin de journée, et qu’il fera presque nuit.
    J’ai fermé les sacs j’ai vérifié qu’ils n’étaient pas trop lourd a porter. Et là, je me suis affalé sur le lit, et là… j’ai pleuré…
    De soulagement sans doute. »

     

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