• le bestial

     
     
     
    journal edmond partie 1
     
    journal edmond partie 2
     
    ""Je m'appelle Edmond, mais tout le monde me nomme l'Ancien. Tout le monde m'aime bien. Tout le monde compte sur moi. Tout le monde veut avoir mon avis. Mais aujourd'hui, l'Ancien à des ennuis. L'Ancien ne sais plus où il en est. Je ne sais pas si moralement j'ai le droit d'écrire ce qui va suivre. pourtant ,  il faut à tout prix que j'exorcise ce souvenir, ce cauchemar qui me poursuit comme une bête malfaisante prête à me rendre fou. Je ne peux plus garder tout ceci pour moi.
     
    Nous avons tous fais le serment de n'en parler à personne. On nous prendrait pour des fous? Qui nous croirait?   Et chez nous, un serment c'est sacré, c'est une chose que l'ont doit respecter jusqu'à la tombe, et même au-delà.
     
    Je me souviens de ce soir-là...Le soir de la battue!""
     
    Il y avait le Mathieu du bois des rois ; Le père au Martin ; le Glaude et le Claudius, les deux inséparables depuis les bancs d'école. Il y avait aussi l'Ernest, le maire. La marie y était aussi. Un vrai cheval cette femme là. On peut dire qu'il a une sacré veine le Louis d'avoir une femme comme elle. C'est qu'elle fait autant de travail qu'un homme. Quand elle c'est mariée avec le Louis, c'est son père à elle qu'a été bien embêté, car on peut dire qu'il a perdu son commis ce jour là. Pour tenir une ferme, elle a pas son pareil le Marie. Et depuis toute petite elle est comme ça.
    Il faut dire que chez nous, les gamins, on les élève plutôt à la dure. Il faut dire aussi qu'on  n'a pas bien le choix. C'est pour leur bien, surtout à notre époque. Une époque grise, sale, pleines d'injustices, de violences et de cruautés. Une époque avec ses famines et ses nouveaux inquisiteurs, une époque issue d'une autre qui c'est laissée dépasser par une modernité absurde, destructive et polluante. Et dans un endroit aussi rude et reculé que celui-ci,
    il vaut mieux ne pas fabriquer des mauviettes si on veut qu'ils résistent aux épreuves de la vie. Et en parlant d'épreuve de la vie, aucun de nous n'aurait pu imaginer celle qui nous attendait ce soir-là. Le Louis y était aussi. Et ce que nous avons vu, aucun de nous ne l'oubliera. Non aucun de nous. 
     
    Tout à commencé il y a à peut près un an, à la ferme de l'Orme mort. Le vieux Mathieu s'était levé très tôt comme à son habitude qu'il a depuis qu'il est tout gamin. C'est que ses quatre-vingts ans il les fait pas le bougre. Enfin, disons plutôt qu'il les faisait pas avant ce matin là.
     
    Il a préparé à manger pour ses chats et pour son chien, puis après avoir pris son petit déjeuné, il est sortit leur apporter leur pitance. Il a jeté des miettes dans la cour, habitude qu'il a gardée. Il espère que des moineaux viendront encore picorer devant chez lui, et que des mésanges viendront taper à ses fenêtres quand les graines manqueront. Il aime les animaux notre Mathieu.  Depuis que sa Jacqueline est morte, il a besoin de compagnie. Ça l'aide à oublier son chagrin. Son chien et ses deux chats lui redonnaient un peu de l'affection que la Jacqueline lui donnait et dont il était désormais privé. Il sacrifiait tout à ses animaux :le temps, l'argent, la nourriture, de la place. Mais on avait l'impression qu'ils comprenaient en tout cas ils le lui rendaient bien.
    Ce matin là, en allant porter la nourriture très de la niche, il s'étonna de pas voir le Wallou courir vers lui. En  s'approchant de la niche, ils ne vit que les deux chats. Ça l'a étonné, les chats et le chien mangeaient ensemble, jouaient ensemble, dormaient ensemble. Pourtant ce matin là, le Wallou n'était pas avec ses deux amis félins. A l'approche de Mathieu, ils ont eut une réaction plutôt agressive, l'un deux l'a même griffé. De toute évidence, ils avaient peur de quelque chose. Mathieux ne comprenait pas ce qui ce passait, d'abord l'absence de son chien, et maintenant l'agressivité de ses chats.
     
    Il avait beau appeler Wallou, celui-ci ne répondait pas . Dans la niche les chats en position d'attaque: le poil hérissé la queue dressée, grondaient et crachaient pour effrayer un ennemi invisible. Il lui a fallu plus d'une heure pour amadouer les chats.
    puis il se mit à la recherche de son chien. Il s'occuperait de ses poules et de ses lapins plus tard. Pour l'instant, seul le Wallou importait. Il l'appela longtemps, mais Wallou n'est jamais revenu. Pourtant de leur longue amitié, jamais il n'avait manqué à son appel.
     
    C'est sous le hangar qu'il l'a retrouvé, allongé immobile, couché dans une flaque rouge et visqueuse. Mathieux ne comprenait pas. Il ne voulait pas comprendre. Wallou avait été égorgé. Wallou était mort.
     
    On l'a retrouvé effondré pleurant comme un gamin, assis par terre à coté du cadavre de son chien. Et un homme de cet âge là, le voir comme ça!  Bon sang de tripes! ça vous remue les boyaux. On aurait dit que le chien s'était éloigné de la maison de son maître afin d'en éloigner la bête qui l'avait égorgé et tué. Comme s'il avait voulu protéger son maître une dernière fois avant de mourir.
     
    Pauvre Mathieux, il ne s'en est jamais remis. Il l'aimait tellement son chien. Pauvre Wallou! Égorgé par une blessure étrange. Quelle mort affreuse. Tous ceux qui ont vu le Wallou mort n'ont pas osez dire tout haut ce qu'ils disaient du regard: "Ce n'est pas une bête qui a fait ça, ce n'est pas une mâchoire animale- qui a bien pu faire une telle blessure? En tout les cas, en admettant que ce soit pas une bête, alors, c'est quoi?"
    Moi aussi je l'ai vu le Wallou, et j'ai bien regardé sa blessure avant le l'enterrer, Mathieu n'avait pas eu le courage de le faire, le pauvre homme. Et j'ai beau être mal instruit, je ne sais peut être pas bien écrire, pas bien compter. Mais pour ce qui est des animaux, je pourrais en apprendre beaucoup à tous ces gens instruits et diplômés. Et je peux affirmer, que ce-n'était-pas-une-morsure-d'origine-animale! J'ai déjà vu des bêtes attaquées par des loups, des chiens redevenus sauvages, des renards,et même par des ours et toutes sortes de saloperies qui peuplent nos forêts depuis qu'on a interdit la chasse. Et ce n'est-rien-de-tout-celà qui a attaqué le chien.
    Après, il a fallu consoler le Mathieu. Et ça, ça n'a pas été une chose facile.
                                                                                                                       
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